Franz Kafka est un écrivain austro-hongrois de langue allemande et de religion juive. Il est considéré comme l’un des écrivains majeurs du XXe siècle. Il nait en 1883 dans le quartier juif de Prague (alors Empire austro-hongrois). Son père, Hermann Kafka est issu d’une famille de commerçants. Les deux hommes entretiennent des relations conflictuelles, Hermann étant perçu par Franz comme dominant et prétentieux. Sa mère, Julie Löwy, est issue d’une riche famille réputée intellectuelle et spirituelle à laquelle Franz s’identifie fortement, mais les rapports entre la mère et le fils ne sont pas intenses. Outre Frantz, les Kafka ont eu deux fils, Georg et Heinrich, morts en bas âge, et trois filles, Gabriele (Elli), Valerie (Valli) et Ottilie (Ottla).
Après l’enseignement primaire, il est admis au collège d’État à Prague. Très tôt, Franz s’intéresse à la littérature et aux idées socialistes. Son enfance est décrite comme assez solitaire. Après son baccalauréat, obtenu en 1901, il décide d’étudier le droit tout en suivant des cours de germanistique et d’histoire de l’art. À cette époque, il rencontre celui qui deviendra son plus grand ami, le poète Max Brod. Cinq ans après le début de ses études, il est reçu Docteur en droit. Il effectue un stage chez son oncle, avocat, avant de trouver un emploi dans une compagnie d’assurance dont il démissionne en 1908, déçu par l’absence de perspective de carrière et par son médiocre salaire. Il entre alors à l’Office d’assurance contre les accidents du travail sous un statut de fonctionnaire. Son poste lui permet de rédiger des rapports, de négocier des contrats avec les employeurs, de visiter des usines, d’étudier les améliorations qui pourraient être apportées aux conditions de travail des salariés. Kafka a aimé ce « gagne-pain » et l’a exercé consciencieusement. Son engagement lui vaudra plusieurs promotions au fil de sa carrière.
À côté de son métier, Kafka et ses amis fréquentent assidûment les cafés, lieux intellectuels et culturels de la vie sociale et politique praguoise. Entre 1909 et 1912, il fréquente les cercles anarchistes de Prague et se fera même arrêter lors d’une manifestation prônant ces idées. Parallèlement, il développe ses activités littéraires dès 1908 sous l’impulsion de Max Brod qui le pousse à envoyer ses textes à des revues littéraires. Il publie ainsi ses premiers essais de prose dans le magazine munichois Hypérion. À partir de 1909, il se met à tenir un journal dans lequel il dépose de brèves fictions, note ses considérations, ses impressions sur les spectacles qu’il a vus. Kafka lit beaucoup et admire les auteurs russes tels que Dostoïevski, Tolstoï ou Gogol. Mais Gustave Flaubert est l’auteur dont il se sent le fils spirituel. En 1912, Max Brod lui présente l’éditeur Rohwolt qui lui propose de publier un livre. Ce sera Regard, recueil de dix-huit nouvelles écrites auparavant et rassemblées pour la publication. Il dédie cet ouvrage à Felice Bauer, une jeune berlinoise rencontrée chez Max Brod et avec laquelle il entretient une relation épistolaire dans laquelle il est question d’amour et de mariage. Cette relation survient à un moment où Kafka s’interroge sur son célibat, rêve de mariage tout en se demandant comment concilier une vie de famille avec sa vocation d’écrivain. On retrouve ces interrogations dans Le Verdict qu’il écrit la même année et dans lequel il raconte les conséquences dramatiques de l’annonce d’un projet de mariage par un jeune homme à son père. L’année 1912 s’achèvera par l’écriture de La Métamorphose.
Peu enclin au mariage et à la sexualité, Franz Kafka se fiance néanmoins à Felice Bauer en 1914 avant de rompre finalement quelques mois plus tard. Durant cette année-là, Kafka commence à écrire Le Procès et La Colonie pénitentiaire. En juillet 1916, il renoue avec Felice Bauer. Durant l’hiver 1916-1917, il rédige la plupart des récits qui entreront dans la composition du recueil Un médecin de campagne. À l’été 1917, on lui annonce qu’il est atteint de tuberculose, maladie incurable qui le condamne. Dès lors, entame une vie rythmée par des périodes de travail et des séjours en sanatorium pour lesquels son employeur lui octroie souvent des congés exceptionnels. Il rompt définitivement avec Felice Bauer en décembre 1917.
Entre 1918 et 1922, il écrit peu et s’essaye, en vain, à d’autres relations amoureuses qui le plongent dans une profonde détresse morale. En janvier 1922, il entame l’écriture de son roman Le Château et écrit le récit Un Jeûneur. Au cours de cette année-là, Kafka part en préretraite à cause de son état de santé déficient. L’année suivante, au cours d’un séjour au bord de la mer baltique, Kafka fait la connaissance de Dora Dymant qui deviendra sa compagne jusqu’à la fin. Grâce à elle, l’écrivain perfectionne sa connaissance du judaïsme et envisage de partir en Palestine. Ils déménagent fréquemment en raison de problèmes financiers. Malgré l’aggravation de sa maladie, Kafka continue d’écrire. Il rédige Le Terrier puis Joséphine la cantatrice ou Le peuple des souris avant de mourir dans un sanatorium près de Vienne le 3 juin 1924 à l’âge de quarante ans.
Peu avant de s’éteindre, Kafka demand à Max Brod, institué exécuteur testamentaire, de détruire tous les manuscrits non publiés. Son ami ne tiendra pas sa promesse et, au contraire, se chargera de la publication posthume de la plus grande partie de son œuvre. C’est à cette occasion qu’il découvrira un journal entamé en 1909 et dont il ignorait l’existence.