Biography of Sidonie-Gabrielle Colette

Sidonie Gabrielle Colette dit "Colette" est née le 28 janvier 1873, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) – France.

Elle est la fille de Sidonie Landoy, la future « Sido » de l’œuvre éponyme et de Jules Joseph Colette, ancien militaire devenu percepteur. Sa mère est veuve en premières noces de Jules Robineau-Duclos. Colette est la quatrième enfant d’une fratrie comprenant sa demi-sœur Juliette, son demi-frère Achille et son frère Léopold. Colette est scolarisée à Saint-Sauveur où elle a notamment pour institutrice Olympe Terrain (qui deviendra le personnage de Mademoiselle Sergent dans Claudine à l’école). En 1885, elle obtient son certificat d’études primaires et en 1889, son brevet élémentaire. Entre-temps, en 1884, Juliette s’est mariée avec le Docteur Roché qui sera à l’origine de la brouille entre Juliette et sa famille.

Colette quitte définitivement Saint-Sauveur à l’automne 1891. La famille s’installe à Châtillon-sur-Loing, dans le Loiret, auprès d’Achille qui vient de s’y installer comme médecin. Colette vit très mal ce départ et l’associe à la fin d’une période heureuse.

Le 15 mai 1893, à Châtillon-Coligny, Colette épouse Henri Gauthier-Villars (né en 1859 et décédé en 1931), surnommé Willy, qu’elle a rencontré quelques années auparavant lors d’un voyage à Paris. Willy est un journaliste qui dirige la maison d’édition Gauthier-Villars. Elle emménage à Paris, chez son époux, où elle lit beaucoup. Willy se montre être un homme infidèle, ce qui peine Colette. Son mariage lui permet d’accéder aux salons littéraires et musicaux où elle croisera Anatole France, Proust, Montesquiou, Fauré, Debussy, Ravel, Jacques-Emile Blanche, etc., et se liera d’amitié avec Marcel Schwob, Marguerite Moreno (qui sera sa meilleure amie), Pierre Louÿs, Sacha Guitry ou encore Jean de Tinan.

C’est sous le pseudonyme de Colette Gauthier-Villars qu’elle écrit ses premiers articles de critique dramatique et musicale dans La Cocarde. À la demande de son époux, Colette jette les premières ébauches de Claudine à l’école (1900) que Willy « oubliera » dans un tiroir avant de le « redécouvrir » et de le publier signé de son seul nom. Le roman est un succès. Les époux déménagent près de Besançon, dans une maison où Colette se plaît particulièrement.

Publication de Claudine à Paris en 1901 qui, un an plus tard, sera joué avec succès au théâtre des Bouffes-Parisiens. Retour du couple à paris et en 1903, mise en vente de Claudine s’en va. Colette publie sous le pseudonyme de « Colette Willy ». En 1905, Colette prend des leçons de danse et de pantomime. Elle rencontre la marquise de Belbeuf, née Mathilde de Morny, dite « Missy ». La même année, son père, le capitaine décède.

En 1906, Colette fait ses débuts sur scène dans un mimodrame. Elle jouera quelque temps plus tard dans un pantomime. Cette année-là, Colette et Willy se séparent et Colette s’installe près de Pauline Mary Tarn, alias Renée Vivien, surnommée « Sapho 1900 », poétesse britannique de langue française puis emménage chez son amante, Missy. Le 3 janvier 1907, Colette et Missy se produisent sur scène dans une pantomime écrite par la marquise et intitulée Rêve d’Égypte. La représentation est très mouvementée : insultes, jets d’objets et fait scandale. Le spectacle sera interdit après la seconde représentation par le préfet Lépine. La même année, la séparation de corps est prononcée entre Colette et Willy, La Retraite sentimentale est publiée, Willy vend les droits des Claudine et Colette se produit à Paris dans La Chair, mimodrame.

Willy vend la résidence près de Besançon au tout début de 1908. Colette joue sur diverses scènes de province. Le 9 septembre 1908, Juliette, demi-sœur de Colette, se suicide. Publication des Vrilles de la vigne (1908). Colette continue la scène et se produit dans le rôle de Claudine à Bruxelles et à Lyon. En 1909, elle mène une double activité : elle continue son activité scénique de danse, théâtre et pantomime, tout en écrivant divers ouvrages : En camarades (pièce où elle joue elle-même le premier rôle), début de la rédaction de La Vagabonde (1910), refonte des deux Minne de 1904 et 1905 sous le titre L’Ingénue libertine (1909).

En 1910 Colette réalise des tournées théâtrales en province comme à l’étranger. Son divorce avec Willy prononcé, Colette fait l’acquisition d’une maison entre Saint-Malo et Cancale qui l’inspirera pour écrire L’Entrave (1913), La Maison de Claudine (1922) et Blé en herbe (1923). Colette a une brève liaison avec Auguste Hériot. À la fin de cette année, Colette collabore au Matin et entame une relation avec Henry de Jouvenel, l’un des rédacteurs en chef. En parallèle, elle continue de se produire en spectacle. Colette coupe les ponts avec Missy et Auguste Hériot et s’installe chez son amant près de Brive. Elle joue dans L’Oiseau de nuit et dans La Chatte amoureuse.

En 1912, Sido, sa mère, meurt et Colette ne se rend pas à l’enterrement. Elle se brouille avec son demi-frère Achille. À la fin de l’année, elle épouse Henry de Jouvenel. Elle publie L’Envers du music-hall, sous le pseudonyme de Colette Willy. En juillet 1913, Colette donne naissance à sa fille : Colette de Jouvenel, la future « Bel-Gazou ». Elle publie L'Entrave. Son demi-frère Achille meurt. En 1914, Henry de Jouvenel est mobilisé pour la guerre. Colette réalise des reportages pour Le Matin. Elle déménage dans un hôtel particulier près du Bois de Boulogne dans lequel elle demeurera jusqu’en 1926. Durant le conflit, elle rédige des chroniques de guerre parues dans la presse. Un film, adapté de son roman La Vagabonde, est tourné à Rome (sortie à Paris en 1918). Les chroniques de guerre Chéri et de La Chambre éclairée sont publiées.

Colette prend en charge Bertrand de Jouvenel, fils issu d’un premier mariage de son époux Henry avec lequel les relations se sont distendues, et entame une relation avec lui qui durera cinq ans. Le 25 septembre 1920, elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur. Colette continue ses productions littéraires (Publication du Voyage égoïste et de La Maison de Claudine, rédaction du Blé en herbe et de la version théâtrale de La Vagabonde écrite en collaboration avec Léopold Marchand avec lequel elle aura une liaison).

Après s’être séparée d’Henry de Jouvenel, Colette quitte Le Matin et va collaborer régulièrement au Figaro, puis au Quotidien, à L’Éclair, etc. En février 1925, Colette rencontre Maurice Goudeket, qui sera son troisième époux, rompt avec Bertrand de Jouvenel et divorce d’avec Henry de Jouvenel. Elle continue de travailler sur de nombreux projets. En 1936, elle publie Mes apprentissages, pamphlet contre Willy donnant à celui-ci une image très défavorable et mettant en lumière cette période sombre de la vie de l’écrivaine.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Colette fait jouer ses relations pour faire libérer Maurice arrêté par la Gestapo du fait de ses origines juives. Bien qu’apolitique, Colette se résout à écrire, à des fins de subsistance, pour des journaux collaborationnistes ou pétainistes ce qui lui vaudra les reproches de résistants dans la presse clandestine. En 1945, Colette est élue à l’unanimité à l'académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. Elle pressent rapidement que la notoriété et la célébrité passeront à l’avenir par la maîtrise de son image. Elle devient alors l’écrivaine la plus photographiée du XXème siècle. Après la guerre, elle écrit pour les magazines Elle ou Marie Claire.

Le 21 janvier 1936, Colette est promue au rang de commandeur de la Légion d’honneur. Deux ans plus tard, elle emménage au premier étage du Palais-Royal, qui sera sa dernière demeure. Le 3 mars 1953, elle est élevée au rang de grand chevalier de la Légion d’honneur.

Elle s’éteint le 3 août 1954 chez elle. Des funérailles nationales et laïques (l’Église a refusé les obsèques religieuses) seront organisées. Elle repose au cimetière du Père-Lachaise.

Son oeuvre :

Romans
1900 : Claudine à l'école
1901 : Claudine à Paris
1902 : Claudine en ménage
1903 : Claudine s'en va
1904 : Minne
1907 : La Retraite sentimentale (clôt la série des Claudine), illustrations de Georges Gobo
1909 : L'Ingénue libertine, reprise de Minne suivi du roman les Égarements de Minne
1910 : La Vagabonde
1913 : L'Entrave (suite de La Vagabonde)
1919 : Mitsou ou Comment l'esprit vient aux filles
1920 : Chéri
1923 : Le Blé en herbe
1926 : La Fin de Chéri (suite de Chéri)
1928 : La Naissance du jour
1929 : La Seconde
1933 : La Chatte
1934 : Duo
1939 : Le Toutounier (suite de Duo)
1941 : Julie de Carneilhan
1943 : Le Képi


Recueils de nouvelles
1908 : Les Vrilles de la vigne
1924 : La Femme cachée
1932 : Prisons et Paradis
1940 : Chambre d'hôtel
1944 : Gigi

Théatre

1907 : En camarades, comédie en deux actes

Autres ouvrages

1904 : Dialogues de bêtes (titre original : Sept dialogues de bêtes)
1913 : L'Envers du music-hall
1913 : Prrou, Poucette et quelques autres
1916 : La Paix chez les bêtes
1917 : Les Heures longues, 1914-1917
1918 : Dans la foule
1922 : Le Voyage égoïste (regroupé à partir de 1929 avec Quatre Saisons, initialement publié en 1925)
1922 : La Chambre éclairée
Recueil de textes publiés dans la presse à la fin de la Première Guerre mondiale.
1922 : La Maison de Claudine
1925 : Quatre Saisons (publié à partir de 1929 à la suite de Le Voyage égoïste, initialement publié en 1922)
1930 : Sido, roman autobiographique
1932 : Le Pur et l'Impur (d'abord paru sous le titre Ces plaisirs…)
1936 : Mes apprentissages
1936 : Splendeur des papillons, Librairie Plon
1937 : Bella-Vista
1938 : La Jumelle noire
1941 : Journal à rebours
1943 : Nudité
1944 : Trois… Six… Neuf…
1944 : Paris de ma fenêtre
1946 : L'Étoile Vesper, souvenirs
1949 : Le Fanal bleu
1949 : En pays connu
1953 : Paradis terrestre


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