Marcel Aymé est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français prolifique qui a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes.
Né en 1902 à Joigny (Franche Comté), Marcel est le benjamin d’une fratrie de six enfants. Il n’a que deux ans lorsque sa mère décède. Son père qui est maître maréchal-ferrant dans un régiment de Dragons le confie alors à ses grands-parents maternels. Ces derniers exploitent une ferme et un moulin dans un petit village du Jura. À leur mort, Marcel Aymé est accueilli par une de ses tantes qui le placent en pension au collège de Dole. Chaque vacance est pour lui l’occasion de retourner vivre à la campagne. Ce monde rural sera une grande source d’inspiration pour ses romans de la campagne et ses contes.
En 1919, Marcel Aymé obtient le baccalauréat « math-élèm » après une scolarité loin de l’image de cancre dont il a affublé certains de ses personnages. Il poursuit ses études en mathématiques supérieures afin de préparer le concours de Polytechnique. Un an plus tard, victime de la grippe espagnole, il doit abandonner ses études.
Après son service militaire, il arrive à Paris où il exerce les métiers les plus divers : employé de banque, agent d’assurances, journaliste. Il publie son premier roman, Brûlebois, en 1926 et enchaine avec Aller-retour en 1927, La Table aux crevés en 1929, pour lequel il obtient le prix Renaudot, et La Rue sans nom en 1930. Mais c’est en 1933 avec La Jument verte que Marcel Aymé obtient la grande notoriété. Parallèlement, il se lance dans le cinéma et commence à s’intéresser au théâtre.
Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il écrit Vogue la galère, pièce qui ne sera jouée qu’en 1947. Resté très à l’écart des milieux intellectuels, il est classé tantôt de gauche (en pleine occupation, il collabore avec Louis Daquin, cinéaste marxiste), tantôt de droite (il publie régulièrement des romans et nouvelles à des journaux collaborationnistes). Il sera même classé comme anarchiste de droite, mais comme il n’y a dans ses textes aucune trace d’engagement politique, il ne sera pas mis sur la liste noire des écrivains à la Libération. Son amitié avec Louis-Ferdinand Céline, qu’il défendra en 1950, entretient sa réputation de collaborateur. Pourtant, dès l’apparition de l’étoile juive, Marcel Aymé est scandalisé par cette mesure. Il écrit alors un article d’une violence inouïe à l’encontre des responsables et en propose la publication à un journal. Bien qu’approuvé par celui-ci, l’article est évidemment censuré par les autorités allemandes. Les ouvriers de l’imprimerie en tirent malgré tout de nombreuses épreuves qu’ils font circuler.
À travers ses œuvres, Marcel Aymé offre un portrait réaliste de la société dans laquelle il vit. Il analyse avec esprit les travers de l’homme et étudie autant l’hypocrisie, l’avidité, la violence, l’injustice et le mépris que la camaraderie, l’amitié, la bonté, l’indulgence et le dévouement. Grâce à un vocabulaire précis et des registres de langages variés (argot, patois régional, franc-comtois soutenu, anglais phonétiquement francisé), Marcel Aymé met en scène avec authenticité toutes les classes sociales (bourgeois, snobs, Parisiens, voyous, intellectuels, paysans, universitaires, politiques et militants). Il sait aussi parfois mêler à cette description réaliste, des éléments fantastiques teintés d’ironie. Si ses œuvres lui valent un immense succès populaire, la critique est acerbe, y compris pour des textes aussi inoffensifs que Les Contes du chat perché. Au théâtre, il soulève autant de vives réactions avec La Tête des autres (1952), plaidoyer contre la peine de mort, que l’enthousiasme avec des comédies grinçantes comme Lucienne et le Boucher (1948) ou Clérambard (1950).
Enfin, Marcel Aymé a également écrit de nombreux scénarios et traduit des auteurs américains importants comme Arthur Miller (Les Sorcières de Salem) ou Tennessee Williams (La Nuit de l’iguane). De nombreux films, téléfilms et dessins animés ont été tirés de ses œuvres.
Il s’éteint à Paris en 1967.
Le passe-muraille est une nouvelle fantastique publiée pour la première fois en 1941 dans la revue Lecture 40. Deux ans plus tard, cette nouvelle est incluse dans un recueil de dix nouvelles auquel elle donne son nom. On y retrouve les titres...
