Le Petit Prince

Le Petit Prince Résumé et Analyse

Chapitre I

Le narrateur se rappelle que lorsqu’il était enfant, il vit une photo dans un livre intitulé Les Vraies histoires. Sur cette photo, il y avait un boa constricteur avalant une bête et une description de ce processus. Le narrateur fit son premier dessin aux crayons de couleur d’un serpent avec un grand renflement à l’intérieur, mais il était ennuyé lorsque des adultes lui demandaient s’il s’agissait d’un chapeau. Il avait aussi dessiné un éléphant à l’intérieur du serpent, mais les adultes lui dirent de ranger ces dessins et de se concentrer sur les mathématiques et l’histoire. Il est clair que les adultes ne le comprenaient pas, et qu’il était épuisant de toujours devoir tout leur expliquer.

Plus âgé, il choisit d’être pilote et finit par s’envoler presque partout dans le monde. Il rencontrait beaucoup de personnes sérieuses et chaque fois qu’il en rencontrait une qui semblait éclairée, il lui montrait son premier dessin. Si ceux-ci répondaient que c’était un chapeau, il n’était plus enclin à parler de la jungle, des étoiles et de serpents avec eux, mais seulement de bridge ou de golf.

Chapitre II

Le narrateur raconte comment il vivait seul et n’avait personne à qui parler jusqu’à ce qu’il atterrisse dans le désert du Sahara. Là-bas, il s’agissait d’une question de vie ou de mort car il n’avait de la nourriture et de l’eau que pour huit jours seulement.

La première nuit, il dort sur le sable, complètement isolé du monde. Une voix le réveille lui demandant de lui dessiner un mouton. Le narrateur sursaute de surprise, et voit un petit garçon sérieux devant lui. Celui-ci ne semble pas souffrir de la faim ni de quoi que ce soit ; le narrateur lui demande ce qu’il fait là.

Le garçon réitère simplement sa demande pour un mouton. Bien que cela semble absurde, le narrateur pense qu’il ne peut échapper à cette question. Il répond qu’il a surtout étudié d’autres choses dans la vie que le dessin, mais le garçon n’en tient pas compte .

Comme le narrateur ne sait pas dessiner un mouton, il reproduit la seule chose qu’il sait dessiner : un éléphant dans un boa constricteur. Choqué le garçon refuse cette image. Ces créatures sont dangereuses et tout est petit là où il vit ; il n'a besoin que d’un mouton.

Le narrateur en dessine un et le garçon le rejette car il a l’air malade puis le second car trop vieux. Enfin le narrateur dessine une caisse et lui dit que le mouton est à l’intérieur. Le garçon sourit, très heureux. Il regarde attentivement le dessin et déclare joyeusement que le mouton va dormir.

C’est ainsi que le narrateur a rencontré le petit prince.

Chapitre III

Il faut du temps au narrateur pour comprendre d’où vient le prince. Le prince pose tant de questions et ne semble jamais entendre celles du narrateur. Par exemple, il regarde l’avion et pose des questions à son sujet. Quand le narrateur lui dit qu’il est tombé du ciel, le prince est étonné et lui rit au nez, lui aussi en serait tombé.

Lorsque peu de temps après, le prince lui demande de quelle planète il vient, le narrateur commence lui aussi à se demander d’où vient exactement le prince, et cela le perturbe . L’enfant ne répond pas et contemple son dessin.

Le narrateur est intrigué et essaie d’en tirer plus du garçon, mais celui-ci reste concentré sur son dessin. Le narrateur dit qu’il peut dessiner une corde pour attacher le mouton, mais le garçon se demande où il pourrait bien aller. Après tout, tout est si petit de là d’où il vient, et « tout droit, on ne peut pas aller très loin ».

Chapitre IV

Le narrateur sait maintenant que la planète du prince est à peine plus grande qu’une maison ! Il a toujours su, bien sûr, que certaines planètes étaient très, très petites, mais cela reste fascinant. Il croit qu’il s’agit de l’astéroïde B-612, observé par un astronome turc en 1909 (lorsque cet astronome a annoncé sa découverte, personne ne le croyait à cause de ses vêtements étranges, mais l’empereur le força à porter des vêtements respectables afin que tout le monde le prenne au sérieux).

Le narrateur admet qu’il fournit ces détails parce que les adultes aiment les chiffres. Ils veulent toujours savoir, par exemple, quel est le poids d’une nouvelle personne, quel est son âge ou combien d’argent elle gagne. Ils ne veulent pas savoir ce qui compte vraiment, comme par exemple si elle fait la collection de papillons.

En parlant du prince, dit le narrateur, on ne peut pas dire qu’il était simplement charmant et qu’il voulait un mouton ; il faut plutôt dire qu’il venait de l’astéroïde B-612. Ainsi, les adultes auront l’impression de comprendre.

Le narrateur ne se soucie pas des chiffres par rapport au prince, bien sûr, et préfère en parler comme d’un conte de fées… " Il était une fois un petit prince qui vivait sur une planète à peine plus grande que lui, et qui avait besoin d’un ami ".

Cette histoire ne doit pas être prise à la légère, bien sûr, parce que le narrateur en vient à aimer son sérieux petit ami. Il ne veut pas l’oublier, alors il essaie de le dessiner. Même ces dessins semblent toujours un peu inexacts et il sait qu’il se trompera probablement sur certains détails.

Chapitre V

Chaque jour, le narrateur apprend quelque chose de nouveau sur le prince. Un jour, ce dernier lui demande si les moutons mangent des buissons, et quand le narrateur le lui confirme, il s’interroge sérieusement sur les baobabs. Les baobabs répond le narrateur sont de très grands arbres, pas des buissons, mais le prince rétorque qu’ils peuvent aussi être petits. Le narrateur doit admettre cela mais demande au prince s’il veut que ses moutons les mangent. Le prince lui répond qu’il doit connaître la réponse. Le narrateur explique qu’il y a de bonnes et de mauvaises plantes sur la planète du prince mais que les graines sont invisibles. Lorsqu’une plante germe et qu’elle est mauvaise, il faut la désherber immédiatement. Les graines de baobab, qui sont mauvaises, sont partout sur sa planète et on ne peut pas les laisser pousser ou elles prendront le dessus. Ainsi, le petit prince explique qu’il doit être très discipliné et tendre envers les plantes. C’est un travail fastidieux mais simple.

Un jour, le prince demande au narrateur de dessiner tout cela pour les enfants de là où il vit, et le narrateur s’exécute. Il dépeint une petite planète envahie par un arbre massif, ce qui est quelque chose que le prince a dit être arrivé. Le narrateur admet qu’il ne sait pas vraiment pourquoi ce dessin est aussi le plus grand de sa collection, mais qu’il a ressenti un besoin de s’exprimer ainsi sans savoir pourquoi.

Chapitre VI

Le narrateur raconte qu’il a appris à connaître le prince et sa triste vie, et pourquoi, pour un temps, son seul plaisir était celui des couchers de soleil. Au début, il ne semble pas savoir qu’il doit attendre le coucher du soleil au même endroit parce que sur sa petite planète, si vous déplaciez votre chaise simplement de quelques pas, vous pouviez voir le crépuscule quand vous vouliez. Il sourit lors du quarante-quatrième jour, après avoir vu le soleil se coucher à nouveau. Lorsque le narrateur lui demande gentiment s’il était toujours triste ce jour-là (car regarder les couchers de soleil aide quand on est triste), le prince ne répond pas.

Chapitre VII

Un jour, le prince réfléchit sur les moutons qui mangent des fleurs malgré les épines. Il demande avec sérieux au narrateur à quoi servent les épines. Ce dernier est occupé à essayer de réparer son avion, toujours incapable de voler ; de plus, il est à court d’eau potable.

Le prince n’arrête pas de poser cette question et le narrateur, agacé, répond que les épines ne sont pas bonnes et que c’est seulement la manière pour les fleurs d’être méchantes. Le prince est surpris et abonde avec véhémence dans le sens que les fleurs sont faibles et naïves et ont besoin d’épines. Le narrateur est encore embêté par son avion et dit au prince solennellement qu’il est occupé à des affaires sérieuses. En réponse, le prince, vexé, rétorque au narrateur qu’il parle comme un adulte. Il poursuit en disant qu’il confond tout et qu’il connaît une planète avec un gentleman au visage rouge qui n’a jamais senti une fleur ou regardé une étoile ni aimé quelqu’un et d'ailleurs, tout ce qu’il fait, est d’additionner les chiffres et se vanter d'être sérieux. En fait, le prince proclame qu’il est un champignon.

Le narrateur est confus. Le prince, maintenant furieux, demande pourquoi les moutons qui mangent des fleurs, ce n’est pas sérieux. Il connaît une fleur unique qui n’existe nulle part ailleurs que sur sa planète et imagine ce qui se passerait si un mouton venait à la manger. Cela ne devrait-il pas être considéré, demande-t-il ? Il n’y a qu’une fleur spéciale là-haut et si elle est mangée alors ce serait comme si toutes les étoiles s’en allaient.

A ce moment-là, le prince sanglote et le narrateur est incroyablement honteux de son propre comportement. Il oublie ce sur quoi il travaille et réconforte le prince. Il dit au garçon que sa fleur n’est pas en danger et s’excuse d’être si maladroit. Il ne sait pas quoi dire.

Chapitre VIII

Le narrateur en apprend plus sur la fleur du prince. Il semble que sur sa planète de simples fleurs germeraient tout le temps. Cependant, un beau jour, une graine intéressante et différente grandit et s’érige, et le prince attend de voir à quoi elle ressemblera quand elle s’ouvrira.

Quand la fleur s’épanouit, elle s’excuse platement de s’être étalée partout. Le prince est empli d’admiration et lui dit qu’elle est belle. Elle croit que c’est l’heure du petit déjeuner et lui demande de s’occuper d’elle.

Il trouve un arrosoir. Avec le temps, cependant, la vanité de la fleur devient plus apparente. Par exemple, elle demande un paravent parce qu’elle a horreur des courants d’air. Perplexe, le prince la trouve difficile. Elle demande ensuite un globe en verre pour la couvrir parce que de là où elle vient… elle s’arrête, honteuse d’avoir failli faire un mensonge puisqu'en ce temps là elle n'était qu'une graine.

Le prince finit par se méfier d’elle. Il s'en ouvre au narrateur, et ajoute qu’il faut seulement sentir les fleurs et les regarder, pas les écouter. Il aurait dû apprécier comment elle embaumait sa planète. Il ne l’a pas comprise à l’époque et dit : « J’aurais dû la juger en fonction de ses actions, pas de ses paroles. Elle a parfumé ma planète et illuminé ma vie ! Je n’aurais jamais dû m’enfuir ! »

Chapitre IX

Le prince continue son récit et ses préparatifs pour s’enfuir. Il ratisse la zone autour de ses deux petits volcans actifs et celui qui est éteint, ce qui est d’ailleurs probablement pour le mieux. Il déracine les dernières pousses de baobab. Il arrose la fleur et la met sous le globe en verre et dit au revoir. Elle toussote mais ne répond pas.

Au bout d’un moment, elle s’excuse d’avoir été si idiote mais il ne pouvait pas comprendre sa soudaine délicatesse. Elle lui dit qu’elle l’aimait qu’ils étaient tous les deux stupides, et lui demande de ranger le globe. Il l’interroge sur les courants d’air mais elle répond que les fleurs ont besoin d’air. Finalement, elle lui dit de partir ; elle sait qu’il le souhaite et ce serait gênant qu’il reste. En réalité, elle ne veut pas qu’il la voie pleurer ; après tout, elle est encore très fière.

Analyse

Ce qui semble initialement être une histoire pour les enfants s’impose rapidement comme quelque chose de très différent. En effet, si la prose est simple, les événements fantastiques et les dessins aussi expressifs que le texte, les thèmes et les symboles, les métaphores et le ton en sont bien plus profonds et plus mélancoliques. Le savant James E. Higgins qualifie le livre d'« unique » et « de problématique pour le lecteur, quel qu’il soit, et il respecte toujours l’intelligence du lecteur, peu importe son âge ». C’est un livre qui met l’accent sur les émotions, et non sur l’intellect, et dans lequel l’auteur laisse entendre que « même à l’ère de la science, le poète voit bien plus que l’analyste ».

Le petit prince est avant tout un conte philosophique. Et, par conséquent, au-delà d’une intrigue simple et ironique, le sens profond en est caché. L’auteur aborde des formes abstraites à travers des paraboles, des métaphores et des symboles cosmiques : le bien et le mal, la vie et la mort, l’être humain, le véritable amour de la beauté, l’amitié, la solitude infinie, la relation de l’individu et de la foule, et bien d’autres encore. Malgré le fait que le petit prince est encore un enfant, il saisit la vraie vision du monde, inaccessible même à un adulte. Et les gens aux âmes mortes, que le personnage principal rencontre sur son chemin, sont bien pires que les monstres fabuleux. Les relations entre le prince et la rose sont plus complexes que les relations entre princes et princesses dans les contes populaires. De fortes traditions romantiques sont présentes ici. Tout d’abord, c’est le choix du genre conte de fées. Le petit prince est un conte de fées défini par ses caractéristiques fabuleuses : un voyage fantastique du héros, des personnages de contes (renard, serpent, rose). Le romantique glisse vers le genre du folklore de manière non fortuite. L’enfance de l’humanité fait partie du folklore, le thème de l’enfance est l’un des thèmes clé du romantisme.

Le prince n’est pas un enfant heureux, mais il est grave et mûr, même quand il rêve, rit et exprime du mépris pour les adultes et leurs penchants arrogants. Enfant, il est rempli d’émerveillement et de curiosité à l’égard de choses qui peuvent paraître simples ou sans conséquences pour les adultes. En fin de compte, ce sont les adultes qui dévoilent une compréhension sans profondeur ni nuance envers la signification du monde qui les entoure, et aussi de ce qu’ils sont ou veulent. Même si les adultes que le prince rencontre vantent leurs réalisations et leurs responsabilités, ces choses sont chargées d’hypocrisie, d’orgueil et d’ignorance. Le prince a accompli relativement peu selon les normes établies par ces adultes, mais ce qu’il réalise est vraiment significatif. Par exemple, il fait preuve d’une grande connaissance de la nature et du soin des choses dont il s’occupe. Il est profondément intéressé par son environnement et ne le tient pas pour acquis.

Dès l’instant où le narrateur rencontre le prince, le garçon apparaît comme idiosyncratique et mémorable. Il est enclin à poser des questions et à ignorer ceux qui font pression sur lui, il est imaginatif et cérébral, il aime les couchers de soleil, il prend grand soin des trois seuls volcans et de la fleur unique de sa planète, et il est, sans conteste, malheureux. Ce malheur provient de sources multiples :
1) la fleur lui a causé du malheur parce qu’il ne pouvait plus la comprendre et s’est lassé de son comportement capricieux et cruel ;
2) la fleur l’a rendu malheureux quand il a finalement décidé de partir parce qu’elle était redevenue vraiment gentille et semblait triste ;
3) être ici sur Terre le rend triste pour diverses raisons, y compris d’ être loin de la fleur et de se sentir incompris.

La façon dont le prince exprime son malheur, outre ses éclats ou ses comportements querelleurs, est son amour pour les couchers de soleil. Un coucher de soleil symbolise généralement la fin de quelque chose, une extinction, une obscurité et une ombre ; ainsi, le prince veut en faire l’expérience encore et encore afin de prolonger son deuil. Higgins considère le prince comme un exemple de réalisme et déclare : « Il n’est pas mignon, il est la figure de l’enfant que nous avons été, mais que nous ne serons plus jamais. Son caractère n’est cependant pas marqué par la sentimentalité. Il est un amant tragique, conscient des grandes conséquences de l’amour une fois trouvé, et il les affronte franchement ».

Le narrateur est un adulte acceptable parce qu’il possède encore une petite partie de la vision enfantine qu’il espérait cultiver davantage avant que les adultes de son entourage ne l’encouragent à être plus sérieux. Le prince et lui ont des existences parallèles durant leur coexistence. Ils sont tous deux exilés, arrachés à la société (ou dans le cas du prince, volontairement séparé), et tous deux au seuil de la mort (le narrateur par privation d’eau et de nourriture, le prince par contexte émotionnel). Avec l’aide du prince, le narrateur est capable de s’éloigner davantage des effets ternes de la société adulte et de voir les choses plus clairement. Comme le renard le dira plus loin dans le livre, les choses les plus importantes sont invisibles ; les choses que l’on voit avec les yeux ne sont pas aussi fondamentales. Cette maxime est mentionnée même dans les premiers chapitres avant que le prince détaille sa rencontre avec le renard, quand le narrateur explique comment l’astronome turc a trouvé l’astéroïde, mais n’avait pas été cru par ses pairs en raison de son accoutrement. De toute évidence, leurs yeux ont été aveuglés par cette magnifique découverte scientifique.