Le Horla est une des treize nouvelles qui composent le recueil du même nom. Maupassant y a regroupé des textes qu'il a écrits durant l'année 1886. Ce recueil est publié en 1887.
La nouvelle Le Horla est une nouvelle fantastique qui a connu une formation en plusieurs étapes.
Tout d'abord, Maupassant publie dans le journal Gil Blas en 1885, Lettre d'un fou (voir rubrique autres références). Dans ce texte, le narrateur s'adresse à son médecin pour lui exposer sa théorie sur l'existence d'un monde invisible aux sens humains qui remettrait en cause tout ce qui est appelé "réel". Le patient raconte ensuite au destinataire de sa lettre, l'expérience d'un événement surnaturel : la présence d'un être invisible qui le hante.
Maupassant fait évoluer son récit dans une nouvelle version, appelée première version (voir rubrique autres références) qu'il publie en 1886 dans le même journal et dans laquelle le docteur Marande présente un de ses patients à ses confrères et le fait témoigner de l'expérience qu'il a vécue. Dans cette version, Maupassant, par le biais du discours scientifique desdits médecins, ne laisse pas de doute dans l'esprit du lecteur quant à la folie du patient.
Dans la dernière version (appelée seconde version), le récit se présente sous forme d’un journal intime sans que le lecteur sache toutefois s'il s'agit de l'extrait d’un journal plus vaste ou si ledit journal relate uniquement ces faits. Le narrateur partage son expérience, ses raisonnements, ses réflexions et ses sensations sur ce qu'il est en train de vivre. Même si on y retrouve la thèse scientifique, Maupassant laisse, dans cette ultime version, une grande part à l'imagination et à la folie.
La fin du 19ème siècle est une période partagée entre le positivisme basé sur les avancées de la science moderne qui surgissent à l'époque, et le retour de toutes les pensées et pratiques anti-rationalistes autour de l'occultisme, l'astrologie, etc. Le Horla est une nouvelle qui témoigne de manière frappante des grands questionnements métaphysiques qui surgissent en cette fin du 19ème siècle et du sentiment d'angoisse que ces questions peuvent susciter chez l'Homme.