Je voudrais bien vous y voir.
C'est à ce moment précis que débutent les aventures de Fogg. À la suite de la lecture d'un article de journal affirmant qu'il était possible de faire le tour du monde en quatre-vingt jours, Fogg, qui tient à son honneur, décide de relever le défi en question.
Les physionomies honnêtes, ce sont celles-là qu'il faut dévisager surtout. Travail difficile, j'en conviens, et qui n'est plus du métier, mais de l'art.
Cette citation laisse transparaître la motivation de Fix pour attraper le voleur. Il est persuadé que Fog, malgré ses apparences de gentleman, est en réalité un brigand convaincu. Fix est persuadé que ce qu'il fait est juste, et c'est ce qui le pousse à suivre Fogg tout autour du monde. Il a également une confiance absolue en ses propres capacités d'enquêteur.
Vous avez gardé l'heure de Londres, qui retarde de deux heures environ sur Suez.
Ce passage est le premier indice que Verne laisse apparaître concernant l'importance du temps et des montres. Plusieurs références à la montre de Passepartout et au fuseau horaire de Londres laissent présager la fin de l'histoire, lorsque Passepartout réalise qu'ils ont gagné un jour en passant la ligne internationale de changement de date.
- Tiens ! Mais vous êtes un homme de cœur ! dit Sir Francis Cromarty.
- Quelquefois, répondit simplement Phileas Fogg, quand j'ai le temps.
Cet échange laisse penser que Fogg n'aurait pas sauvé Aouda s'il n'avait pas été en avance sur son programme. Cela montre que le personnage de Fogg n'a pas encore beaucoup évolué - il se dira par la suite que l'amour d'Aouda est la plus belle chose que ce voyage lui ait apporté. Ce dialogue réaffirme également son stoïcisme vis-à-vis des autres : il ne veut pas que ses compagnons pensent qu'il est émotif, et préfère laisser croire que la logique et la raison sont ses seuls moteurs.
Mon maître est le plus honnête homme du monde !
Face à Fix qui lui dit que Fogg est un terrible voleur, Passepartout réaffirme à plusieurs reprises que son maître est innocent. Le lecteur constate une fois de plus l'immense loyauté du serviteur envers son maître. Passepartout est ici le plus sincère des amis.
À coup sûr, pensait-il, c'est un coquin fort poli, mais c'est un coquin !
Fix est forcé, tout au long du voyage, de passer du temps aux côtés de l'homme qu'il pense être le voleur. Il commence peu à peu à réaliser que Fogg n'est peut être pas le brigand qu'il pensait. Bien qu'il ne se laisse pas distraire de son objectif, un léger dilemme moral se profile.
Il ne serait pas convenable qu'un citoyen anglais se laissât traiter de cette façon.
Fogg prononce ces mots juste après avoir failli se battre avec le Colonel Stamp Proctor lors d'un rallye politique à San Francisco. Cela montre une fois de plus qu'il tient à son honneur : c'est ce qui le motive, bien avant l'argent, la gloire ou l'égo.
Mais on ne m'empêchera pas de penser qu'il eût été plus naturel de nous faire d'abord passer à pied sur ce pont, nous autres voyageurs, puis le train ensuite !...
Passepartout est souvent négligé car il n'est qu'un simple serviteur. Pourtant, il démontre à plusieurs reprises qu'il est capable de réfléchir rapidement et de trouver des solutions adaptées, bien qu'il soit rarement écouté. Cet extrait met aussi en valeur les stéréotypes utilisés par Verne, qui dépeint les Américains comme impulsifs et audacieux, là où les Anglais sont décrits comme plus raffinés et sensibles. Ici, les Américains veulent faire passer le train sur le pont à toute vitesse, avec les passagers à bord.
Capitaine Fogg, eh bien, il y a du Yankee en vous.
C'est peut-être le plus beau compliment que le Capitaine Speedy, un Américain, puisse faire à Fogg. Celui-ci présente donc quelques traits de caractère que Verne attribue généralement aux habitants des États-Unis, mais il reste en même temps typiquement anglais.
Mais si je n'avais pas traversé l'Inde, je n'aurais pas sauvé Mme Aouda, elle ne serait pas ma femme.
Cette phrase est l'une des dernières du roman, et elle montre la transformation du personnage de Fogg au cours de l'histoire. Il reconnaît que l'amour d'Aouda est ce que ce voyage lui a apporté de plus précieux, ce qui manquait dans sa vie d'avant. Il n'est plus l'homme froid et distant qu'il était en quittant Londres quatre-vingt jours plus tôt.