Les images troublantes
Freud se concentre sur la perte de la vue ou des yeux comme une image puissante qui crée souvent un effet d’inquiétante étrangeté. Freud relie cela à la peur infantile de la castration.
Les poupées vivantes
L’Inquiétante étrangeté se concentre également sur le sentiment troublant provoqué par les poupées animées, ou d’autres objets inanimés dont nous ne sommes pas certains s’ils sont vivants. Freud relie l’inquiétante étrangeté dans ce cas au retour de la croyance à la toute-puissance des pensées des nourrissons et des peuples primitifs.
Etre enterré vivant
Freud évoque aussi l’image d’être enterré vivant comme quelque chose qui génèrerait un sentiment inquiétant et étrange. Freud relie ce sentiment au désir du bébé de retourner à l’utérus.
L’image de soi-même
Le narcissisme est « l’amour porté à l’image de soi-même ». Le narcissisme primaire est « celui de l’enfant qui se prend lui-même comme objet d’amour avant de choisir les objets extérieurs » (Laplanche et Pontalis, Vocabulaire de la Psychanalyse, P. U. F., p.264).
Le texte de Freud a été réécrit à un moment crucial du développement de la pensée freudienne, entre deux « révolutions théoriques » : celle qui, à partir de 1914, mit au centre de la vie psychique l’amour narcissique pour l’image de soi-même. Pour résumer cette évolution, on peut dire que, pour Freud, l’individu humain fut dans un premier temps Œdipe, amoureux d’un de ses parents, et jaloux de l’autre, effrayé par celui-ci (angoisse de castration). Puis, il prit les traits de Narcisse, épris de son propre reflet, désorienté alors par la scission de son Moi, partagé entre la personne réelle et l’image admirée. Finalement il devint Ulysse, menacé et attiré par le retour au pays natal (heimat), au foyer, où Pénélope, la fidèle, tisse sans trêve le linceul de son beau-père, dans un geste qui exprime à la fois l’amour et la mort, défait la nuit ce qu’elle a fabriqué le jour de façon étrangement inquiétante, unheimlich.
L'image dans le miroir et le double
Le thème du « double » a été sous ce même titre travaillé à fond par 0. Rank et repris par Freud. Les rapports qu’a le double avec l’image dans le miroir et avec l’ombre, avec les doctrines relatives à l’âme et avec la crainte de la mort y sont étudiés. Primitivement, le double était une assurance contre la destruction du moi, un « énergique démenti à la puissance de la mort » (O. Rank) et l’âme « immortelle » a sans doute été le premier double du corps.