Une Tempête

Une Tempête Résumé et Analyse

Scène 1

Caliban est en train de chanter une chanson sur Shango, une divinité Yoruba, quand Ariel entre en scène. Il constate que tous deux souhaitent retrouver leur liberté mais qu'ils ont des méthodes différentes pour y parvenir. Ariel prévient ensuite Caliban que Prospero prépare “ d’épouvantables vengeances ”. Caliban suggère que la docilité d’Ariel ne fait qu'inciter Prospero à l'exploiter davantage. Ariel lui répond qu'il ne croit pas en la violence. Il est convaincu que “ C’est Prospero qu’il faut changer. Troubler sa sérénité jusqu’à ce qu’il reconnaisse enfin l’existence de sa propre injustice et qu’il y mette un terme. ”.

Caliban insiste sur le fait que Prospero n'a pas de conscience et réfute les arguments d’Ariel. Celui-ci reste persuadé qu’un jour, Caliban, Prospero et lui pourront travailler ensemble comme des “ frères associés ”. Lorsqu'il entend cela, Caliban rétorque que Prospero ne recherche que le pouvoir et la domination.

Scène 2

Gonzalo, Sébastien et Antonio explorent l'île. Gonzalo suggère que “ Si poison il y a, je suis sûr que le contrepoison est à côté, tant la nature se complaît à l’harmonie. ”. Tous trois observent les excréments d'oiseaux et pensent qu'ils constituent un bon engrais. Gonzalo suggère donc de cultiver les champs avec du guano. Ils réfléchissent à la main-d'œuvre dont ils auraient besoin pour exploiter les champs de l’île.

Gonzalo annonce vouloir précautionneusement coloniser l’île. Sa perception des habitants trahit son racisme et son sentiment de supériorité : il souhaite que les habitants de l’île restent “ ce qu'ils sont : des sauvages, de bons sauvages, libres, sans complexes ni complications. ”. Alonso intime à Gonzalo de se taire alors que Prospero entre, invisible. Il porte une table chargée de nourriture et la fait bouger pour que les visiteurs pensent se retrouver face à un phénomène magique. Les hommes s'assoient à table pour manger.

Alors qu'Alonso et Gonzalo mangent, ils sont interrompus par l'entrée d'un groupe de lutins qui emporte la table. Les lutins ramènent immédiatement la nourriture et les hommes essaient de résister à l'envie de manger. Prospero est contrarié par le fait qu'Alonso refuse de manger de peur d'être piégé. Il demande à Ariel de les y forcer. Prospero veut asseoir son désir de domination : “ Je suis la Puissance. ”. Les hommes finissent par manger avant d'installer leurs hamacs et de s'endormir.

Scène 3

Antonio et Sébastien regardent Alonso et Gonzalo dormir. Antonio suggère, “ C’est n’avoir pas de sang dans les veines que de voir dormir un roi sans que ça vous donne certaines idées… ”. Au travers de plusieurs métaphores, il encourage Sébastien à tuer Alonso pour prendre sa place sur le trône. Il rappelle qu’il a lui-même agi ainsi, forçant l’exil de son frère Prospero. Alors qu'Antonio et Sébastien dégainent leurs épées, Ariel enchante leurs armes et réveille Alonso et Gonzalo.

Ariel explique à Alonso qu’il est envoyé par Prospero, qui l’enjoint de se repentir. Il assure que “ C'est lui qui règne sur cette île, comme il règne sur les esprits qui peuplent l'air que vous respirez… ”. Ariel annonce à Alonso que Miranda est fiancée à Ferdinand et Alonso est soulagé d'apprendre que son fils est toujours en vie.

Analyse

L’arrivée de la cour napolitaine sur l’île est une nouvelle occasion pour Césaire de souligner la violence économique des institutions coloniales. Gonzalo suggère d’utiliser les habitants de l’île pour exploiter les ressources naturelles. Il considère que la création d’une société multiculturelle dans laquelle les habitants de l’île et les colons entretiendraient des relations égalitaires n’est pas souhaitable.

Prospero se caractérise par son désir de domination quasi mégalomaniaque. Ayant été dépossédé de son pouvoir en tant que duc de Milan, il est décidé à asservir les êtres humains et les êtres surnaturels de l’île, mais aussi à se venger des hommes qui l'ont offensé. Alors qu'il observe le roi de Naples refuser de toucher la nourriture qu'il leur a préparée, il charge Ariel de le harceler jusqu'à ce qu'il mange. Lorsqu’Ariel critique le jeu sadique de Prospero – “ C'est mal de jouer avec leur faim comme avec leurs angoisses et leurs espérances ” – , ce dernier répond que “ C'est à cela que se mesure la puissance. Je suis la Puissance. ”.

Les dynamiques de recherche du et de lutte pour le pouvoir sont changeantes. Alors qu'Antonio et Sébastien regardent Alonso et Gonzalo dormir, Antonio encourage Sébastien à tuer son frère pour prendre sa place en tant que roi : “ avec ces gaillards à longues dents et à longues rapières, qui trop s’endort risque de s’endormir pour longtemps. ”. Césaire place donc au centre de l’intrigue un groupe d'hommes qui se disputent des positions de pouvoir.