La pièce elle-même (allégorie)
Une Tempête de Césaire est une réécriture décoloniale de la pièce éponyme de Shakespeare. Entre les mains de Césaire, l'intrigue n’est pas une fable magique mais plutôt une réflexion sur la violence raciste des colons. La pièce de Shakespeare place les esclaves magiques au second plan, tandis que celle de Césaire se centre autour de ces personnages pour critiquer le système colonial dans son ensemble.
La tempête (symbole)
La pièce commence par une tempête provoquée par Prospero, avec l'aide d'Ariel, pour se venger des torts qui lui ont été faits à Milan. Elle symbolise le désir de vengeance de Prospero et la rage qu’il éprouve envers ceux qui l’ont banni.
Le colonialisme (motif)
Le colonialisme est le thème central de la pièce, bien que le mot ne soit pas employé explicitement. Les actions des personnages blancs évoquent tant l’exploitation des ressources de l’île que celle de ses habitants. Caliban évoque ces actions à plusieurs reprises, dénonçant le rapport de domination envers la nature et les habitants de l’île que les colons entretiennent.
La salutation de Caliban (symbole)
Prospero a interdit à Caliban de parler sa langue maternelle. Pourtant, chaque fois que Caliban le salue, il prononce le mot “ Uhuru ”, une interjection swahili qui signifie “ liberté ”. Ce mot symbolise le refus de Caliban d’obéir aux règles de Prospero et sa résistance face à la volonté de ce dernier d’anéantir la culture des habitants de l’île.
Eshu (symbole)
Le seul nouveau personnage dans la version de Césaire est le dieu Yoruba Eshu, une divinité taquine qui s'immisce dans le spectacle donné par des dieux greco-romains. Eshu représente l'Afrique de l'époque précoloniale. Il est aussi le symbole de l'espoir de liberté que les personnes vivant dans les territoires colonisés conservent. Eshu déjoue les tentatives de Prospero pour le faire partir et affirme la ténacité des croyances et de la spiritualité des habitants de l’île, qui refusent de plier face à la domination coloniale européenne.