Les oiseaux (symbole)
Au détour d'une balade à cheval, Jeanne tombe sur l'entrée d'une clairière à l'abord de la forêt qui accueille un couple d'oiseaux semblant se bécoter. Ces oiseaux incarnent l'idée de l'adultère qui se déroule un peu plus loin dans la forêt entre Julien et Gilberte Fourville. C'est la vision de ces animaux qui ouvrent les yeux de Jeanne. Après les avoir aperçu, elle voit enfin les vêtements des amants sur le sol et leur cheval et comprend enfin la tromperie. L'utilisation de ces oiseaux permet de suggérer simplement l'adultère sans le décrire directement ce qui évite de proposer au lecteur une vision trop directe de la tromperie.
La chaleur (symbole)
Pendant que Jeanne et Julien se fréquentent, les deux amoureux se retrouvent sur un bateau au milieu de la mer avec le père de Jeanne. C'est durant ce moment que leur amour et leur désir semblent naître. Cependant, ces sentiments ne sont pas décrits directement mais à travers le symbole du soleil. À travers la description du paysage, l'auteur intègre à de nombreuses reprises la question de la chaleur avec des termes tels que " brasier " qui symbolisent le feu du désir entre les deux jeunes gens.
La mer (motif)
La mer est un motif qui revient à tous les moments importants de l'intrigue. En effet, elle apparaît dès le début du roman lorsque Jeanne sort du couvent et arrive dans la maison familiale. Puis, elle marque la naissance de l'amour entre Jeanne et Julien à travers la balade en bateau et le baptême qui suit, marquant aussi le voyage de noces vers lequel ils se dirigent par voie maritime. Elle est présente également aux moments difficiles de Jeanne, notamment à l'annonce de l'adultère de Julien avec Rosalie après laquelle Jeanne se dirige vers la mer. Elle suit Jeanne jusqu'à la fin de l'intrigue puisque la mer est l'élément qui lui manque lorsqu'elle quitte les Peuples.
Ce motif de la mer symbolise à la fois l'aspect grandiose des aspirations de Jeanne ; l'infinité de la mer serait à l'image de l'infinité des rêves et de la naïveté de la jeune fille. Cependant, la mer symbolise également le village d'enfance de Jeanne, elle place l'intrigue géographiquement tout comme sentimentalement.
Les saisons (motif)
Les saisons, très liées au paysage, ont une place majeure dans l'histoire de Jeanne. En effet, chaque saison semble être liée à des évènements et des émotions précises chez le personnage principal. Le printemps marque toujours la renaissance ou la naissance ; c'est la saison qui marque la sortie du couvent, la naissance de l'amour envers Julien. L'été est synonyme de bonheur, c'est le moment du mariage, du voyage de noces, de la naissance de Paul. L'arrivée de l'automne annonce davantage la tristesse, c'est la saison de la découverte du vrai Julien, des pertes d'illusions. Quant à l'hiver, elle est le synonyme du grand désespoir et les descriptions hivernales se développent au fur et à mesure du roman et des tristesses de Jeanne.
L'utilisation du motif de la saison permet ainsi à la fois de rythmer les temps du récit, mais aussi de représenter les émotions de Jeanne tout en permettant à l'auteur des descriptions poétiques.
L'argent (motif)
La question de l'argent traverse le roman et marque les grands évènements familiaux, notamment liés à la personnalité de Julien. L'argent accompagne le début de l'intrigue puisque l'auteur décrit les biens de la famille de Jeanne, leurs dépenses nombreuses. mais cette question commence à poser problème lors du mariage de Jeanne et Julien, avec l'argent de poche de Jeanne en Corse que Julien s'accapare puis à travers les querelles entre le baron et Julien. Ces désaccords continuent lorsqu'il fait sceller le destin de Rosalie puis accompagne Jeanne jusqu'à la fin du roman car elle dépense sa fortune sans compter pour son fils et c'est Rosalie qui récupère le rôle de gestionnaire.
Le développement de ce motif permet de développer plusieurs sujets dans le roman. D'abord la question du changement de comportement de Julien après son mariage, mais aussi la question de la gestion de l'argent au sein des familles aristocratiques. Avec le retour de Rosalie notamment, Maupassant critique les dépenses et le mode de vie aristocratique qu'il oppose à la vie paysanne et à la gestion de Rosalie de son propre patrimoine.