Mina et Romain arrivent en Pologne. Romain doit se contenter du lycée polonais beaucoup moins cher que le lycée français. Les finances sont au plus bas; Mina innove en faisant de la gérance d'immeubles et en récupérant des dents en or pour les revendre.
Romain apprend la langue polonaise et se débrouille plutôt bien. Il est choisi pour interpréter le personnage principal d'une pièce de théâtre à l'école.La représentation connaît un vrai succès aussi Mina se dit avoir enfin trouvé la voie qu'elle cherchait pour son fils. Il sera un acteur célèbre !
Elle l'inscrit à de nombreuses auditions mais ce sera en vain... De son côté, Romain tente de trouver une discipline où se démarquer afin de provoquer la fierté de sa mère. Il passe son temps à jongler mais il lui manque toujours la 7ème balle. Il s'exerce également à la poésie en langue française et lorsque sa mère rentre épuisée du travail, il est fier de lui montrer ses vers qui confortent la fierté de Mina pour son fils.
Romain connaît quand même des moments heureux qu'il savoure lorsqu'il mange des concombres à la russe. Ces derniers lui apporteront toujours du réconfort qu'il soit en France ou au Maroc.Ils seront associés à un plaisir gustatif et au souvenir de l'enfance en Russie et à Wilno.
Les choses se compliquent au lycée. Les élèves se moquent de Romain et de son attirance pour la France. Ils traitent sa mère de cocotte devant Romain médusé qui ne prend pas la défense de sa mère. Lorsque Mina apprend l'altercation par son fils, elle se montre très violente à son égard et décide d'organiser leur départ pour la France. Pour la première fois, elle se montre en colère contre son fils et lui en veut de ne pas avoir pris sa défense
Analyse
On retrouve les préjugés contre les immigrés ou les nouveaux arrivants, les idées toutes faites et la petitesse d'esprit auxquelles Romain faisait allusion au début du roman. Des lignes sont consacrées à la 7ème balle que Romain n'arrivera jamais à intégrer lorsqu'il jongle. En fait, il nous indique que cette balle n'existe pas. Les grands artistes sont face à vérité angoissante, la dernière balle n'existe pas. Ainsi, tous les chefs d'oeuvre ont leurs limites que ce soit dans l'écriture, la musique ou la peinture et leurs créateurs ou interprètes ne pourront jamais aller au-delà.
La violence qui s'exprime chez Mina est surprenante. C'est la première fois qu'elle lui donne des claques. Mina considère que Romain est suffisamment grand et qu'il doit absolument défendre sa mère au péril de son intégrité physique. Romain doit s'engager physiquement pour défendre sa mère quelle que soient les situations. Il avait déjà été sollicité à Wilno. Ces corps à corps accentuent les liens fusionnels entre la mère et le fils. Peut-être souhaite-t-elle en faire un homme alors qu'il n'a que douze ans.
N'ayant pas décelé un thème spécifique sur la nourriture dans le roman de Garry, on peut souligner le rôle apaisant des concombres, porteur des meilleurs souvenirs gustatifs et des moments heureux de l'enfance. Plus tard, viendront ceux des croissants associés à la période d'étudiant et à la bohème vécues par Romain.