Ils arrivent à Nice dans une atmosphère baignée de soleil et d'air marin. Les débuts sont chaotiques car l'argent manque et la vieille argenterie russe n'intéresse personne. L'énergie de Mina et son bagout commercial lui permettent d'obtenir de belles pièces à la commission qu'elle présente dans les hôtels de luxe. Ces deniers lui confieront ensuite de belles vitrines où seront exposés les objets en vente . Mina est imaginative et fait appel à un vrai grand duc Russe pour l'aider à broder de jolies histoires et à vendre ses pièces. Elle pourra se payer trois jours de vacances durant cette période. Ces années sont marquées par des hauts et des bas traversés par la crise de 1929. Mina réalise également quelques opérations immobilières.
Elle finit par connaître un franc succès grâce à la vente d'un immeuble qu'elle propose d'aménager en hôtel restaurant. Ce sera la pension Hôtel-Mermonts dont elle prendra la gérance et qui marchera tambour battant . N'ayant aucune connaissance dans la restauration, elle saura développer un commerce conséquent.
Il y aura des moments dignes de Pagnol où Mina parcourt le marché provençal avec sa verve naturelle et sème la terreur auprès des marchands en touchant la marchandise, la goûtant, pointant tel ou tel article avec sa canne, et la rejetant. Un théâtre de rue où les annonces des maraîchers font face aux frasques de Mina. Enfin, c'est la découverte de sa maladie.
C'est l'époque de M. Zaremba, le pensionnaire polonais qui s'éprend de Mina et souhaite l'épouser... mais Mina ne pense qu'à la gloire de son fils. Il fera une licence de droit puis sera officier dans l'armée de l'air. Romain de son côté découvre que sa mère est diabétique et n'a de cesse d'écrire afin de lui rendre hommage le plus tôt possible par sa réussite.
Analyse
C'est un hommage à sa mère qui vit dans une itinérance d'emplois et de tentatives pour gagner sa vie.
Un rebond, une énergie qui la placent dans l'inédit, la persévérance, la découverte d'une nouvelle région dans un autre pays et de nouveaux métiers qu'elle réalise avec succès. Sa ténacité à faire de son fils un héros la conduit à toutes les audaces.
Celle de s'installer en France, une forme d'inconnu mais aussi celle de s'adresser au Roi de Suède pour qu'il finance les cours de tennis de son fils au Club du Parc Impérial.
L'ombre plane doucement sur ces chapitres avec la maladie de Mina qui devient plus fragile.
On découvre également Mina en tant que femme, la femme d'un seul homme. Elle ne se laisse pas attendrir par les approches de son locataire M. Zaremba qui souhaite l'épouser. Ce-denier cherche surtout le réconfort d'une mère qu'il n'a plus et non une relation charnelle. Est-ce un clin d'oeil de l'auteur pour dire que seul compte l'amour maternel ou du moins qu'il en a la prévalence.
La résilience de Mina déteint sur Romain dans sa soif d'écrire et dans son interprétation du mythe de Prométhée. Il ne s'avouera jamais vaincu et prêt à manger le foie de tous les vautours que la vie mettre à sa disposition.
Les besoins d'écriture enserrent Romain. Il y voit l'occasion de transcender les ennuis, la maladie et l'adversité, l'intolérable de la disparition d'un être cher.