Livre premier : Quelques pages d'histoire
Cette partie commence par est un interlude historique qui décrit le régime de la Monarchie de Juillet, issu de la Révolution de 1830.
La Révolution de 1789 a créé un vide politique, rapidement comblé par Napoléon. Après la chute de Napoléon à Waterloo, Louis XVIII et Charles X, deux rois de la maison Bourbon – une branche de la famille royale française – ont pris le contrôle de la France. Cette période, plutôt calme, a été marquée par la restriction des libertés acquises pendant la Révolution française. Une nouvelle Révolution a ainsi éclaté en 1830. Victor Hugo considère cela comme une victoire du peuple.
Cette deuxième révolution est contrariée par les monarchistes qui pensent que la seule chance de paix réside dans la royauté. Louis Philippe, de la maison d'Orléans – une autre branche de la famille royale française – est placé sur le trône. On dit de Louis Philippe qu'il incarne l'esprit de l'époque : malgré son sang royal, il est favorable aux idées libérales et à la démocratie. Cependant, Louis Philippe est considéré comme trop libéral par les conservateurs, qui veulent retrouver leurs privilèges, et comme peu sympathique par les républicains, qui abhorrent l'idée d'une monarchie.
Les penseurs et démocrates socialistes, opposés à la monarchie et aux inégalités, deviennent une force politique de plus en plus importante. Il existe de nombreux groupes d’inspiration socialiste qui défendent tous le pouvoir du peuple. Au printemps 1832, dans le quartier Saint-Antoine, les idées révolutionnaires se radicalisent : des enfants jouent avec des douilles de balles et des soulèvements armés sont organisés.
La société A B C, toujours dirigée par Enjolras, est l'un des acteurs du soulèvement à venir. Enjolras et ses compagnons établissent des liens avec d'autres groupes de révolutionnaires, d'étudiants et d'ouvriers. Même Grantaire, sceptique et cynique, est pris dans l'excitation. Il persuade Enjolras de l'envoyer établir le contact avec un groupe d'ouvriers. Malheureusement, Enjolras verra plus tard Grantaire jouer aux dés avec ces ouvriers plutôt que de les convaincre de rejoindre leur cause.
Livre second : Éponine
Après l'incident avec la famille Thénardier, Marius quitte l'immeuble du Gorbeau ; il ne veut plus vivre dans un endroit aussi sordide, mais il ne veut pas non plus témoigner contre Thénardier. Il ne repense pas beaucoup à l'incident, si ce n'est pour s'étonner du comportement étrange du père de sa bien-aimée qui n'a pas crié au secours lorsqu'il a été attaqué.
Marius se languit et n'a pas l'énergie de travailler. Il n'écrit que des bribes de lettres d'amour et de poèmes. Il erre dans les rues de Paris à la recherche de la jeune fille mais il ne la trouve nulle part.
Pendant ce temps, la bande de Patron-minette poursuit ses activités criminelles. Montparnasse et Clasquesous ont échappé à la police le soir de l'arrestation. Brujon et Babet dirigent la bande depuis la prison avec l'aide d'Éponine, qui a été libérée en raison de son jeune âge. Au cours de la livraison d'un de leurs messages, Éponine découvre où se trouve Cosette.
Monsieur Mabeuf est tombé dans une grande pauvreté. Il ne mange souvent qu'un œuf par jour et a été contraint de vendre plusieurs de ses précieux livres. Il est si affaibli par la faim qu’il ne peut plus arroser ses fleurs. Il croit apercevoir une jeune fille en haillons qui arrose tout son jardin en bavardant. C'est Éponine, qui lui demande l'adresse de Marius.
Quelques jours plus tard, alors que Marius erre dans la ville en rêvant de Cosette, Éponine apparaît et l'accueille avec joie. Elle est profondément amoureuse de lui, mais lui ne s'intéresse pas à elle. Éponine en est consciente mais souhaite plus que tout le bonheur de Marcus. Elle lui donne donc l'adresse de Cosette. Ravi, Marius offre à Éponine tout l'argent qu'il a dans sa poche. Elle refuse.
Livre troisième : La maison de la rue Plumet
Valjean a loué une petite maison avec une porte secrète dans le faubourg Saint-Germain. Il voulait que Cosette mène une vie normale et ne soit pas forcée de vivre selon les prescriptions du couvent. Après la mort de Fauchelevent, Valjean a dit aux religieuses qu'il avait hérité d'une petite somme de son frère et a quitté le couvent. Valjean a loué deux appartements par précaution ; Cosette et une servante nommée Toussaint vivent dans l'un d'eux, rue Plumet. La maison possède un petit jardin où Cosette passe une grande partie de son temps. Elle accompagne souvent Valjean lorsqu'il distribue des aumônes aux pauvres.
Cependant, l'adolescence naissante de Cosette menace cette vie tranquille. Valjean sait que le moment viendra où elle le quittera pour se marier. Cosette est la seule personne qu'il s'est permis d'aimer et l'idée de la perdre lui brise le cœur.
Valjean se méfie donc immédiatement lorsque Cosette regarde Marius dans les jardins du Luxembourg. Cosette tombe immédiatement amoureuse de Marius et lui rend subrepticement son regard. Valjean se méfie immédiatement de l'étranger et met un terme à leurs promenades dans le jardin.
Cosette sombre dans une profonde dépression après avoir été séparée de Marius, ce qui inquiète encore plus Valjean. Cosette, élevée dans un couvent, ne parvient pas à exprimer ce qu’elle ressent.
Un jour, alors qu'ils se promènent tous les deux, ils voient un groupe de forçats transportés aux galères. Les hommes sont vêtus de haillons et lancent des obscénités à tous ceux qui les observent. Valjean et Cosette sont profondément affectés.
Livre quatrième : Secours d'en bas peut être secours d'en haut
Peu de temps après cet incident a lieu la rencontre entre Valjean et les Thénardiers. Il ne raconte pas à Cosette ce qu’il s’est passé, mais celle-ci remarque horrifiée la terrible brûlure sur son bras. La blessure s'infecte et Jean Valjean doit rester au lit pendant un mois. Cosette s'occupe de lui avec une dévotion angélique et Valjean est encouragé par la proximité retrouvée avec sa fille adoptive. Cosette oublie peu à peu son amour pour Marius et renoue des liens étroits avec lui.
Le récit nous entraîne ensuite à nouveau dans la vie de Gavroche. Affamé après n'avoir pas mangé depuis deux jours, il se rend dans le jardin de Monsieur Mabeuf pour chercher des pommes. Il surprend une dispute entre Mabeuf et son domestique, qui sont désespérés car ni le boulanger ni l'épicier ne veulent leur offrir de nourriture à crédit.
Alors que Gavroche réfléchit à ce qu’il vient d’entendre, une scène dans la rue met fin à sa rêverie. Un vieux monsieur se fait harceler par Montparnasse, membre de Patron-minette. Montparnasse attaque le vieil homme, mais à la grande surprise de Gavroche, c'est Montparnasse qui est renversé au sol et tenu en étau. Le vieil homme donne alors à Montparnasse une leçon de morale sur la terrible vie des prisonniers, qui sont forcés de travailler plus dur que n'importe quel travailleur tout en étant exclus de la société. Le vieil homme tente de persuader Montparnasse de renoncer à sa vie de criminel. Il lui tend sa bourse puis s'en va.
Gavroche sort la bourse de sa poche et la jette dans le jardin de Monsieur Mabeuf. Mabeuf est stupéfait par cette fortune tombée du ciel.
Analyse
Le premier chapitre annonce une partie profondément marquée par la politique. La Révolution française a mis fin à la monarchie de manière temporaire. Après la chute de Napoléon, les royalistes ont œuvré pour la restaurer. Cette nouvelle monarchie n’est toutefois plus absolue. La période est marquée par la pauvreté et le chômage, ce qui donne lieu à plusieurs soulèvements. Toutefois, aucun des personnages centraux de cette partie n’est explicitement engagé en politique.
Le passage de la description de la situation politique nationale à la celle du triangle amoureux entre Marius, Cosette et Éponine est emblématique de l'œuvre tentaculaire d’Hugo. Sa technique d’écriture montre qu’au niveau individuel, les histoires d'amour peuvent être aussi importantes qu'un soulèvement politique. La description de vies ordinaires contribue également à souligner le caractère chaotique de cette époque.
Valjean connaît une nouvelle étape de sa vie mais reste hanté par son passé, qui ne cesse de lui être rappelé et duquel il ne peut se libérer.
La situation de Monsieur Mabeuf illustre l’injustice sociale : c’est un personnage bon qui souffre quotidiennement.