La gloire de la France
La gloire de la France constitue l'un des principaux thèmes du roman. Hugo décrit le pays comme présentant toutes les plus belles qualités de l'humanité, mais aussi ses pires défauts. Le roman, façonné par le paysage socio-politique français, fait fréquemment référence à des personnages et à des événements de l’histoire de France. Hugo décrit longuement les lieux et les personnages, brossant un portrait vivant du pays au début du XIXe siècle.
La dignité des pauvres
De nombreux personnages des Misérables sont pauvres et exclus de la société. Jean Valjean est un ancien détenu ; Marius et les membres de la société A B C sont des étudiants précaires ; Fantine et Cosette vivent dans la plus grande pauvreté. Le roman suggère que les plus démunis et les plus opprimés conservent toutefois une dignité. Même Monsieur Mabeuf, extrêmement démuni, conserve toute son humanité. Sa situation l'amène finalement à combattre sur les barricades et à y sacrifier sa vie, ce qui inspire les autres révolutionnaires. Tout au long du roman, Hugo met l'accent sur la dignité des pauvres et des exclus.
La morale
Le roman offre des leçons de morale qui transparaissent dans les décisions des personnages. Lorsque Champmathieu est confondu avec Jean Valjean, le vrai Valjean décide d'intervenir. Valjean ne peut pas vivre en sachant qu’il a envoyé un innocent en prison à sa place. Les Thénardiers offrent un exemple de vie immorale ; ils trahissent tous ceux qu'ils rencontrent mais finissent par se retrouver dans la pauvreté la plus sordide. Hugo suggère que la moralité est finalement récompensée et que l'immoralité est toujours punie.
La souffrance des pauvres
Bien que Hugo mette l'accent sur la dignité des pauvres, il décrit également leur souffrance de manière très détaillée. Éponine, par exemple, souffre terriblement : bien qu'elle n'ait que seize ans, elle a perdu plusieurs dents et porte des vêtements fins en lambeaux, même par temps glacial. Mabeuf n'a même pas les moyens de se nourrir : il ne mange qu'un œuf par jour. La souffrance des pauvres est multiforme et la pauvreté est la source de nombreuses horreurs.
Le progrès
L'un des thèmes les plus importants du roman est peut-être celui du progrès moral, politique et spirituel. Au cours du roman, Jean Valjean passe du statut d'ex-détenu en colère qui méprise le monde à celui de père adoptif aimant de Cosette ; il passe de l'ignorance et des ténèbres à l'amour et à la lumière. Hugo souligne également les progrès politiques de l'époque, alors que la France connaît une succession de révolutions marquant le passage d’un système politique fondé sur la monarchie de droit divin à la démocratie. Pour Hugo, ces différents types de progrès sont liés les uns aux autres et symbolisent la progression de l’humain vers Dieu.
Le pouvoir rédempteur de l'amour
Dans Les Misérables, l'amour peut tout racheter. C'est l'amour fraternel de l'évêque Myriel qui tire Jean Valjean de sa misanthropie après sa sortie de prison et c'est l'amour de Cosette qui l'encourage sur la voie du progrès. Éponine, qui aurait pu devenir égoïste et cruelle comme ses parents, s’écarte de cette voie par amour pour Marius et meurt héroïquement sur les barricades. L'amour fait ressortir le meilleur en chaque personnage.
La religion et la foi
La religion et la foi sont des thèmes centraux du roman. Hugo fait souvent référence à Dieu comme étant l’inspiration et le but de tout progrès. L'évêque Myriel et les religieuses du couvent du Petit-Picpus inspirent Valjean à poursuivre son cheminement moral. Les personnages les plus sympathiques du roman sont tous spirituels, comme en témoigne leur tendance à prier ou à faire référence à Dieu. Il est intéressant de noter que Hugo n'est pas hostile aux athées (il mentionne souvent Voltaire en termes élogieux) et qu'il ne croit pas non plus que la religion institutionnalisée soit toujours vertueuse. Il préfère une forme douce et humaniste de spiritualité, centrée sur Dieu et ancrée dans les petites actions quotidiennes.