Livre treizième : Marius entre dans l'ombre
Marius erre dans la ville, insouciant du danger. Il ne veut plus vivre et il croit que la voix qu'il a entendue dans le jardin est une voix divine qui lui dit de rejoindre ses amis. Cependant, il ne sait pas si rejoindre la révolution est la bonne chose à faire. Il songe à son père, qui a participé à tant de guerres pour défendre la France, et se demande ce qu'il penserait s'il savait que Marius rejoignait les barricades. Marius sait aussi que faire partie d'un soulèvement est le seul moyen d'inaugurer une nouvelle ère et que son père aurait été fier d’un tel changement social. Marius se retrouve près de la barricade où se battent ses amis, et s'assoit pour réfléchir.
Soudain, Marius se rend compte que toute guerre est une guerre civile, car tous les hommes sont frères. La guerre est toujours vicieuse et affreuse. Sa légitimité réside dans les idéaux qu'elle défend. Marius réalise qu'il doit se battre, car cette guerre est une guerre pour la liberté et l’égalité.
Pendant ce temps, à travers la ville de Paris, l’insurrection prend de l’ampleur.
Livre quatorzième : Les grandeurs du désespoir
Les rebelles sont assis dans l'ombre de la barricade et attendent. La voix enjouée de Gavroche s'élève dans l'air et entonne une petite chanson qui leur remonte le moral. Soudain, sa voix devient sérieuse et il lance un avertissement : la Garde nationale et l'armée viennent affronter les rebelles sur la barricade.
Les rebelles prennent position sur la barricade. On entend bientôt des bruits de bottes et une voix s'écrie : “Qui vive?”. Enjolras répond: “Révolution française !”.
L'armée tire sur la barricade. Lorsque la poussière se dissipe et que les blessés sont emportés, les rebelles remarquent que le drapeau rouge du haut de la barricade est tombé, symbole de leur échec. Enjolras lance un appel aux volontaires pour remettre le drapeau en place. C’est une mission suicide pour laquelle personne ne se manifeste. Soudain, la voix d'un vieil homme se fait entendre : c'est Monsieur Mabeuf qui se porte volontaire pour remettre le drapeau. Le groupe de rebelles laisse passer Mabeuf, abasourdi par son courage. Dans un silence glaçant, le vieil homme grimpe sur la barricade ; âgé mais farouche, il est l'incarnation de la Révolution française. Il replace le drapeau sur la barricade et crie “Vive la République !” avant d'être abattu par une pluie de balles.
Les rebelles portent le corps de Mabeuf dans la taverne et le traitent comme un martyr. L’armée profite de cette distraction momentanée pour escalader la barricade et attaquer les rebelles. Gavroche et Courfeyrac sont menacés par les soldats et semblent condamnés. Soudain, l'assaillant de Gavroche est frappé par une balle et celui de Courfeyrac est touché à la poitrine. C'est Marius, venu rejoindre ses amis dans leur dernier combat.
Marius ne se soucie pas de sa propre sécurité. Un soldat le vise dans le dos. Cependant, quelqu'un place une main sur la bouche de l'arme, détournant la balle.
Marius, en furie, tient une torche sur un baril de poudre et menace de faire sauter toute la barricade, rebelles et armée confondus. Choqués et terrifiés, les soldats battent en retraite précipitamment. Les rebelles célèbrent le courage de Marius.
La joie retombe rapidement lorsque les rebelles réalisent que Jean Prouvaire a été capturé par l'armée. Dans l'obscurité, ils l'entendent crier “Vive la France ! vive l'avenir !” avant qu’il ne soit exécuté.
Malgré sa tristesse, Marius décide d'inspecter la barricade, craignant qu'elle ne soit utilisée pour une embuscade. Une voix faible l'appelle – c'est le jeune homme qui avait demandé à Courfeyrac où se trouvait Marius. Il s’agit en réalité d’Éponine déguisée, mourante.
C'est elle qui a mis sa main devant le fusil du soldat pour sauver la vie de Marius. La balle n'a pas seulement détruit sa main, mais l'a aussi touchée au ventre. Marius prend sa tête sur ses genoux. Elle lui avoue que c'est elle qui l'a appelé dans le jardin, l'attirant vers la barricade. Elle lui dit également qu'elle est la sœur de Gavroche et qu'elle a une lettre de Cosette pour Marius. Dans son dernier souffle, elle sourit et dit à Marius qu'elle est peut-être amoureuse de lui.
Marius lit la lettre lorsqu'il retourne à la taverne. Il s'agit d'un mot de Cosette, l'informant de son départ imminent de la rue Plumet. Marius est ravi que Cosette l’aime toujours mais il désespère de ne jamais la revoir.
Livre quinzième : La rue de l'Homme-Armé
Jean Valjean s'est installé dans son deuxième appartement de la rue de l'Homme-Armé, un quartier banal et isolé. Cosette, désespérée, l'accepte malencontreusement mais refuse toute nourriture.
Bien qu'il soit troublé par le comportement inhabituel de Cosette, Valjean est optimiste quant à leur déménagement en Angleterre : il sera enfin libre. Par hasard, il aperçoit le buvard de Cosette près de son miroir. Horrifié, Valjean lit la déclaration d'amour éternel de Cosette à Marius.
Valjean a subi de nombreux tourments dans sa vie, mais celui-ci est le pire : la perte de l'être aimé. Dans toute sa vie, Valjean n'a eu que Cosette à aimer et toute son affection est concentrée sur elle. La perspective qu'un étranger fasse également l’objet de l’amour de Cosette rend Valjean fou de désespoir et de jalousie. Il s'assied sur le pas de sa porte pour réfléchir.
C'est là que Gavroche le trouve. Valjean l’aime instantanément. Gavroche dit qu'il a une lettre pour Cosette et Valjean promet qu'il la lui transmettra. Pressé de retourner à la barricade, Gavroche confie la lettre à Valjean.
Valjean lit la lettre de Marius à Cosette, qui dit : “...Je meurs. Quand tu liras ceci, mon âme sera près de toi.”. Valjean est pris dans un tourbillon d'émotions contradictoires. Il est d’abord profondément heureux, exultant à l’idée de pouvoir rester la seule personne dans le cœur de Cosette. Toutefois, il refuse de succomber à une telle jalousie. Une heure plus tard, il sort de l'appartement, vêtu de son uniforme de la Garde nationale.
Analyse
Le dernier combat de Marius est émouvant. Il écrit une lettre à Cosette et demande à Gavroche de la lui remettre. De cette façon, il accomplit deux tâches importantes en même temps : communiquer son amour à Cosette et protéger le fils de Thénardier (qui a sauvé le père de Marius) de la mort sur les barricades. Marius demande également que son corps soit remis à son grand-père.
Gavroche, qui ne veut pas manquer l'action sur les barricades, accepte cette mission à contrecœur. Il prévoit de remettre la lettre rapidement et de revenir ensuite. Cependant, son désir de rentrer rapidement coïncide avec celui de Valjean de lire la lettre adressée à Cosette.
Cette section décrit également la mort d'Éponine. C'est un personnage complexe dont les motivations sont tantôt égoïstes, tantôt désintéressées. Nous découvrons que c'est elle qui a rendu visite à Marius dans le jardin, lui disant que ses amis l'attendaient dans la rue de la Chanvrerie ; elle savait que Marius serait si dévasté par la perte de Cosette qu'il voudrait mourir et qu’il s’éloignerait ainsi de sa bien-aimée. Cependant, elle change d'avis sur les barricades et préfère sacrifier sa vie pour le protéger.
Le roman évoque les réactions de l’humain face à la jalousie. Éponine cède à son désir égoïste de posséder Marius, mais finit par y renoncer. Thénardier donne libre cours à son égoïsme et ment autant qu'il le souhaite. Valjean est confronté à un dilemme moral lorsqu'il réalise que Cosette est amoureuse et qu'elle pourrait le quitter. Le lecteur ne connaît pas ses intentions lorsqu'il revêt son uniforme et sort par la porte. Va-t-il tuer Marius, ou le sauver ?
La quatrième partie du livre fait appel à des voix dans l’obscurité à plusieurs reprises : le message d'Éponine à Marius, le chant de Gavroche ou encore le dernier cri de Jean Prouvaire. Cette technique illustre l'expérience sensorielle de la vie sur les barricades. Elle évoque également la Bible, dans laquelle la voix de Dieu est le moyen par lequel le divin communique avec les êtres humains.