Livre cinquième : Le petit-fils et le grand-père
Marius gît fiévreux dans la maison de son grand-père et murmure le nom de Cosette dans son délire. Monsieur Gillenormand reste à son chevet. Il n'y a qu'un seul visiteur dans la maison : un homme aux cheveux blancs, bien habillé, qui apporte des chiffons en guise de pansements.
Après trois mois, le médecin déclare Marius hors de danger. Sa longue maladie lui a fait abandonner ses convictions politiques. Elle l’a également rapproché de son grand-père.
Marius reste profondément amoureux de Cosette. Il n’a pas oublié que son grand-père avait refusé qu’il épouse la jeune fille. Il décide de le confronter à nouveau et lui annonce son intention de se marier. Gillenormand, à sa plus grande surprise, accepte. Ému, Marius appelle enfin Gillenormand “Père”.
Gillenormand organise la visite de Cosette, qui est ravie de voir Marius. Valjean est à ses côtés, un sourire doux mais amer sur son visage. Les deux amants se retrouvent joyeusement. Gillenormand tombe sous le charme de la jeune fille. Valjean dépose 600 000 francs sur la table. Il explique que Cosette est riche et qu'elle a les moyens de se marier dans la famille de Marius.
Valjean et Gillenormand organisent le mariage. Valjean craint toutefois que le fait que Cosette soit une enfant illégitime empêche le mariage. Il décide donc de dire que Fauchelevent est le père de Cosette. Cosette est tellement absorbée par la préparation de son prochain mariage qu’elle n’est pas choquée d’apprendre que Valjean n’est pas son père biologique.
Cosette rend visite à Marius tous les jours avec Valjean comme chaperon. Tous deux entretiennent des relations cordiales mais distantes : Valjean en veut encore à Marius de lui avoir pris Cosette et Marius se souvient de la froideur avec laquelle Valjean a tiré sur le policier à la barricade – il ne sait pas que Valjean a laissé Javert en liberté.
Marius est préoccupé par ses devoirs moraux car il veut éteindre la dette de son père envers Thénardier et récompenser celui qui l’a sauvé sur la barricade ; il ignore qu’il s’agit de Jean Valjean, qui ne le lui a pas révélé.
Livre sixième : La nuit blanche
Le jour du mariage arrive enfin. Valjean prétexte un accident pour ne pas signer les documents du mariage (c'est une ruse : il commettrait un crime s'il signait le document falsifiant l’identité du père de Cosette). Le mariage se déroule dans la joie et l’effusion. Personne ne remarque que Valjean s'éclipse.
De retour dans son appartement vide, il erre d'une pièce à l'autre. Il sort les vêtements d'enfant qu'il a achetés pour Cosette lorsqu'il l'a sauvée des Thénardiers et s'y enfouit le visage en pleurant.
Valjean souffre d’être séparé de Cosette et ne sait pas s’il doit rester présent dans la vie des jeunes mariés. Il craint de devoir leur dévoiler son identité d'ancien détenu et que cette révélation fasse fuir Cosette. Valjean a tant perdu et surmonté tant de difficultés. Combien, se demande-t-il, Dieu peut-il exiger d'un seul homme ? Combien de sacrifices un être humain peut-il consentir ?
Livre septième : La dernière gorgée du calice
Le matin suivant le mariage, Valjean arrive chez Marius et Cosette. Marius le salue chaleureusement mais Valjean reste distant.
Valjean sait ce qu'il doit faire. Il raconte à Marius qu’il est un ancien détenu et qu’il ne pouvait pas violer la loi en signant de faux documents lors du mariage. Il explique qu'il n'est pas le père de Cosette et qu'il n'a aucun lien de parenté avec elle. Il a adopté Cosette lorsqu'il a découvert qu'elle était orpheline (il ment à Marius, refusant de briser le bonheur de Cosette en lui apprenant qu’elle est une enfant illégitime).
Marius est stupéfait. Pourquoi Valjean s'est-il confié à lui ? Valjean répond qu'il ne pouvait continuer à leur mentir. Soudain, il réalise qu’il ne pourra jamais entretenir de relation normale avec Cosette et Marius ; son passé le sépare de toute l'humanité pour toujours. Marius lui serre la main et lui promet d’utiliser l’influence de son grand-père pour gracier Valjean.
Les hommes sont interrompus par Cosette, qui s’interroge sur la discussion qu’ils viennent d’avoir. L'apparition de Cosette emplit Valjean de terreur à l'idée de leur possible séparation et il se met à pleurer. Marius fait sortir Cosette de la pièce et Valjean, bouleversé, lui fait promettre de ne jamais rien lui révéler.
Valjean demande docilement s'il aura le droit de revoir Cosette et Marius répond froidement qu'il serait préférable qu'il ne le fasse pas. Désespéré, Valjean explique combien il a été proche de Cosette pendant neuf ans et combien il serait étrange que le beau-père de Marius ne lui rende jamais visite. Finalement, Marius autorise le vieil homme à rendre visite à Cosette tous les soirs.
Après le départ de Valjean, Marius réfléchit aux émotions qu'il ressent. Il respecte son beau-père mais ne parvient pas à faire pleinement confiance à un ancien détenu. Il se souvient de l'exécution (prétendue) de Javert sur les barricades. Marius se méfie aussi de la somme d'argent que Valjean lui a offerte. Il commence à croire que Valjean a assassiné un homme d'affaires nommé Monsieur Madeleine pour obtenir cette somme.
Livre huitième : La décroissance crépusculaire
Lorsque Valjean vient rendre visite à Cosette ce soir-là, tous deux s'assoient sur des chaises branlantes dans une petite pièce humide du rez-de-chaussée, afin que Valjean ne soit pas vu par les passants. Elle est stupéfaite de la façon dont il la traite ; il ne l'embrasse pas pour la saluer et l'appelle “Madame”. Elle doit se résigner à cet étrange changement. Les nouvelles relations sociales qu'elle établit dans sa vie de femme mariée remplacent progressivement l'affection qu'elle éprouvait autrefois pour son père adoptif.
Marius essaie de faire sentir à Valjean que sa présence n’est pas désirable. Il réduit son temps de visite et n’allume plus de feu dans la cheminée. Il finit par retirer les chaises de la pièce dans laquelle Valjean et Cosette se retrouvent. Valjean ne supporte pas cet accueil glacial. Il cesse de venir rendre visite au jeune couple. Cosette demande de ses nouvelles mais Marius lui ment en disant que Valjean est en voyage.
Livre neuvième : Suprême ombre, suprême aurore
Valjean a l’impression que sa vie n’a plus de sens. Il fait des promenades solitaires de plus en plus courtes. Bientôt, il ne mange plus et ne quitte plus sa chambre. Son pouls s'affaiblit. Une nuit, convaincu qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre, il allume les chandeliers de l'évêque Myriel et étend les vêtements de Cosette sur le lit. Avec des mains faibles, il écrit une lettre à Cosette pour lui expliquer son passé et la source de sa fortune. Soudain, il entend frapper à la porte.
Plus tôt dans la soirée, Marius a reçu une lettre qui promet de lui révéler des secrets sur un membre de sa famille, et qui semble venir de Thénardier. Heureux à l'idée de récompenser enfin l'homme qui a sauvé la vie de son père, il invite Thénardier chez lui. Thénardier explique qu'il souhaite se retirer en Amérique et qu'il a besoin d'argent. En échange, il explique à Marius que son beau-père est un voleur, un assassin et un ancien détenu nommé Jean Valjean.
Marius, dégoûté par l’avarice de Thénardier, lui explique qu’il le savait déjà. Il lui confie qu'il croit que Valjean a assassiné un certain Monsieur Madeleine et lui a volé sa fortune. Il lui raconte ensuite comment Valjean a exécuté Javert de sang-froid. Thénardier lui rétorque que Monsieur Madeleine et Valjean sont la même personne et lui montre les journaux de l'affaire Champmathieu.
Marius commence à réaliser qu'il s'est trompé : Thénardier, qu'il admirait, n'est pas un héros ; Valjean, qu'il méprisait, est un homme juste. Désireux de s'attirer les bonnes grâces de Marius, Thénardier lui assure que Valjean est bien un meurtrier : il l’a vu porter un jeune homme mort dans l’égout, le jour de la chute de la barricade. Il lui montre même un bout de la cape qu’il a arraché sur le corps. Marius reconnaît alors son propre manteau et réalise que l’homme qui lui a sauvé la vie n’est autre que Jean Valjean.
Marius offre cependant à Thénardier une grande somme d’argent en échange de son départ. Hugo, à la fin du livre, expliquera que Thénardier est devenu marchand d'esclaves en Amérique.
Marius est prêt à tout pour se racheter auprès de Jean Valjean. Cosette et lui se précipitent chez lui et le trouvent sur son lit de mort. Cosette l'embrasse et Marius l'appelle père.
Dans un dernier élan de force, Valjean se lève et décroche un crucifix du mur. À Marius, il offre l'assurance que sa fortune n'est pas entachée. À Cosette, il évoque son enfance en pensant aux merveilleuses années qu'ils ont passées ensemble. Enfin, entouré d'amour, il meurt.
Le roman se finit sur une description du cimetière du Père-Lachaise, et surtout d’une petite pierre tombale anonyme. Respectant les souhaits de modestie et d'anonymat de Valjean, Marius a financé sa construction. L'épitaphe dit :
“Dans la nuit la voix s’est tue.
L’ombre éteignit le flambeau.
Ce qui manque à la statue
Manque à l’homme en son tombeau.”.
Analyse
De nombreux personnages (Mabeuf, Enjolras, Éponine, Gavroche) ont connu une mort tragique. De nombreux problèmes ont également été résolus : Cosette reste en France, Marius retrouve son grand-père et tous deux reçoivent suffisamment d’argent pour construire une nouvelle vie. Malgré tout, l’identité de Jean Valjean continue d’influencer leurs relations.
Valjean essaie de s’assurer que Cosette a une vie heureuse et comblée tout en restant en retrait. Il aurait pu agir de façon égoïste et révéler l'illégitimité de Cosette à Gillenormand afin d’empêcher le mariage. Valjean préfère perdre Cosette à jamais plutôt qu’elle ne soit malheureuse. Par ailleurs, il ne veut pas expliquer à Marius qu'il est celui qui l'a sauvé, pour une raison qui ne sera jamais expliquée.
La réaction complexe de Marius lorsqu’il apprend l’identité de Valjean est un excellent exemple du réalisme émotionnel du livre. Marius respecte celui qui a élevé sa femme mais est horrifié par son passé criminel. Marius perd ensuite un peu de sa crédibilité lorsqu’il se révèle être un piètre juge de caractère : il reçoit avec joie Thénardier mais il empêche Valjean de voir sa fille bien-aimée.
Valjean est alors confronté à une épreuve terrible : l’éloignement de sa fille. C’est cette épreuve qui précipite sa mort. Sa souffrance est toutefois apaisée lorsqu’il retrouve sa fille et son gendre à son chevet. Il peut alors mourir en paix.