“ Cette vieille fille blanche me fait l’effet de ces longs vers qui finissent par ronger une poutre » (métaphore).
Bianchon déplore que Mlle Michonneau lui rappelle un long ver. La métaphore évoque son apparence physique puisque la vieille fille est âgée, aux cheveux gris, et plutôt fine ; les étudiants la trouvent extrêmement repoussante. Dans ce sens, la métaphore est un exemple de la tendance réaliste de Balzac à donner un portrait inébranlable et parfois peu flatteur de ses personnages. La métaphore sert d’exemple de préfiguration, puisque Mlle Michonneau est décrite comme un ver, qui peut apparaître comme inoffensif et même sans défense, mais qui finit par avoir un pouvoir destructif. Même si la vieille femme semble hésitante et incompétente, elle finit par être assez rusée pour faire tomber un instigateur de crimes à son propre avantage.
« La rue Neuve-Sainte-Geneviève surtout est comme un cadre de bronze, le seul qui convienne à ce récit, auquel on ne saurait trop préparer l’intelligence par des couleurs brunes, par des idées graves » (comparaison)
Cette comparaison est une image utilisée au début du roman offrant une vive évocation du décor du roman. Balzac compare la rue dans laquelle la pension est située à un cadre dont le contenu est un triste paysage. La comparaison rend la pension et la vie de ses habitants des sujets artistiques, dignes d’être regardés et présentés devant un public. Il est clair que ces sujets sont d’une certaine manière déprimants à regarder, mais ils ont le mérite d’attirer l’attention.
« Elle avait la voix clairette d’une cigale criant dans son buisson aux approches de l’hiver ». (comparaison)
Cette comparaison peu flatteuse est utilisée pour décrire la voix de Mlle Michonneau. Le sourire l’aide à donner au lecteur une idée exacte de sa voix en utilisant une image frappante. Sa voix est comparée non seulement à n’importe quelle cigale, mais à une cigale qui a vu les saisons passer et flétrir. Parce que Mlle Michonneau est âgée et se rapproche de plus en plus de la fin de sa vie, la comparaison à l’hiver approchant est appropriée.
« Leurs esprits s’unissent aux rayonnements de la femme comme une plante aspire dans l’air des substances qui lui sont propres » (comparaison)
Cette comparaison fait le parallèle entre le comportement de Rastignac et d’autres jeunes hommes à des plantes qui absorbent les particules de l’air qui les entourent. Les jeunes hommes sont très sensibles, et dépendants de la présence et de l’attention des femmes, et de fait requièrent mise en valeur pour briller. Cette comparaison offre un renversement intéressant de la dynamique des pouvoirs attendue entre les genres : il est souvent supposé que les femmes cherchent et veulent l’attention des hommes qui les courtisent, et il y a une longue tradition de métaphores de fleurs ou de bourgeons pour décrire les femmes. Ici, pourtant, ce sont les femmes qui ont le pouvoir et le contrôle sur le bien-être des hommes en offrant ou déniant leur attention et affection.
« Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la profondeur. Parcourez-le, décrivez-le ? quelque soin que vous mettiez à le parcourir, à le décrire ; quelque nombreux et intéressés que soient les explorateurs de cette mer, il s’y rencontrera toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs, des perles, des monstres, quelque chose d’inouï, oublié par les plongeurs littéraires. » (métaphore)
Balzac compare la ville de Paris à un océan aux vastes profondeurs inconnues. Cette métaphore aide à rationaliser son choix d’axer le roman sur les vies d’apparence ordinaires des personnages vivant dans un endroit banal. Cette allusion aux secrets et mystères s’inspire d’une tradition plus ancienne de fiction animée par des révélations dramatiques et grotesques ; Teresa Bridgeman décrit ainsi le projet de Balzac « (il) transpose le mystère et le merveilleux du roman gothique dans le monde physique et social de Paris même ». Comme il devient évident parmi à la fois les pensionnaires et les aristocrates tout le monde cache des secrets, des désirs inavoués, et des motivations non exprimées. La métaphore souligne également pourquoi la quête de Rastignac pour évoluer dans sa position sociale va être difficile, car il devra naviguer à travers tous ces mystères et règles tacites d’essais en erreurs.