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Quel est le lien entre la lèpre et la folie ?
Les sociétés occidentales ont développé au Moyen-Âge des léproseries pour contenir l'épidémie de peste. Foucault note que ces lieux de confinement ont été conservés durant la Renaissance, alors même que la lèpre avait disparu. Ces endroits servirent ensuite à enfermer les fous : les structures d’enfermement persistèrent, mais les personnes enfermées changèrent.
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Quelle est la signification de l’Hôpital général ?
La création de l’Hôpital général de paris en 1657 marque le début de “l’âge classique”, la période étudiée par Foucault. L’Hôpital général était plus une institution judiciaire qu’une institution médicale, et était conçu pour confiner les pauvres, les vagabonds et les fous. Cela correspond à “l’âge du confinement”, durant lequel les sociétés occidentales développèrent des institutions et des procédures pour séparer les individus indésirables du reste de la société.
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Quel était le principal objectif du confinement au début de l’âge classique ?
Les institutions telles que l’Hôpital général furent d’abord pensées comme des endroits où loger les pauvres. La pauvreté était considérée comme un échec éthique, plus que comme une conséquence économique du chômage ou de la crise financière. Les pauvres devaient donc être confinés loin des membres productifs de la société. Foucault soutient que plusieurs autres catégories de personnes furent entraînées dans ce mouvement de confinement des pauvres, y compris ceux que l’on appela plus tard les malades mentaux.
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Que signifie la libération des prisonniers de Bicêtre ?
Si la création de l’Hôpital général en 1657 marque le début du récit de Foucault, alors la libération des prisonniers de Bicêtre en 1794 est la conclusion de cette histoire. Au début de la période étudiée, les criminels, les pauvres et les fous furent tous confinés ensemble. À la fin du XVIIIe siècle, en revanche, la société commença à craindre que les fous ne soient un danger pour les pauvres et les criminels. Il fallait éloigner ces derniers des fous en les libérant. Pour Foucault, c’est à ce moment-là que l’on commença à concevoir la folie comme une pathologie particulière, qui nécessitait d’être confinée seule.
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Qu'ont en commun les innovations de Tuke et de Pinel ?
Tuke et Pinel ont tous les deux fondé des asiles pour soigner les fous. Ils n’avaient pas les mêmes techniques et n’évoluaient pas dans le même contexte, car Tuke vivait en Angleterre et Pinel en France. Cependant, tous deux ont privilégié la figure du “personnage médical”, ou l’idée selon laquelle les asiles devaient être gérés par des médecins plutôt que par des gardiens de prisons ou des membres de l’autorité judiciaire. Cela correspond pour Foucault au développement d’une conception médicale de la folie.
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Quelle était la signification de l’imagerie animale par rapport à la folie ?
L’imagerie animale était très répandue dans les représentations de la folie au début de la Renaissance. Les fous étaient plus perçus comme des animaux qui devaient être dressés que comme des humains qui devaient être soignés. La folie était alors vue comme une curiosité que l’on devait exposer dans les zoos, et non comme un secret qu’il fallait cacher. Les fous étaient disciplinés et présentés comme des bêtes plutôt que comme des humains imparfaits.
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Dans “Expériences de la folie”, quelle est la transformation que Foucault remarque dans l'étude des quatre types de folie ?
Les quatre types de folie dont parle Foucault dans ce chapitre sont la manie, la mélancolie, l’hystérie et l’hypocondrie. Ils diffèrent dans leurs symptômes et dans les théories utilisées pour les expliquer. Au cours de l’âge classique, on passa d’une explication physiologique à une explication psychologique. Alors que l’on pensait d’abord que la folie était due à une accumulation de sang et de bile dans les veines, on finit par estimer qu’elle était due à des sentiments de culpabilité, d’innocence et de honte.
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En quoi l’hystérie et l’hypocondrie sont-elles liées à la moralité ?
On commença d’abord par penser que l’hystérie et l’hypocondrie étaient dues à des lésions sur les nerfs, avant de les concevoir comme des problèmes mentaux. Ceux-ci étaient alors perçus comme une conséquence d’un sentiment d’innocence ou de culpabilité. On commença ensuite à voir la folie comme une punition pour les mauvaises actions commises par une personne : sa culpabilité entraînerait des périodes de manie ou d’hypocondrie.
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En quoi la folie est-elle liée à “l’onirique et l’erroné” ?
A l’âge classique, la folie était perçue comme quelque chose de distinct, et à la fois de semblable, aux rêves (l’onirique) et aux erreurs humaines (l’erroné). La folie s’apparente à un rêve en ce qu’elle donne l’impression de percevoir quelque chose qui n’existe pas, mais s’en distingue en ce qu’elle intervient lorsque l’on est éveillé. La folie ressemble aussi à une erreur, à une appréhension erronée de la réalité, mais elle s’auto-alimente en inventant des images fausses pour que l’erreur semble vraie.
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Comment Foucault décrit-il la relation entre le secret et la folie ?
Durant le grand renfermement, la folie était confinée, au même titre que la pauvreté, le vagabondage et les autres maux perçus comme tels par la société. Mais, contrairement à ceux-ci, elle n’était pas vue comme un secret qu’il fallait réprimer ou invisibiliser. Elle était plutôt traitée comme une honte publique, et les gens adoraient s’en scandaliser. Par exemple, les fous n’étaient pas cachés mais au contraire exposés comme des animaux dans un zoo pour que les autres puissent les admirer.