Déraison et lèpre (métaphore)
Dans le premier chapitre, Foucault explique comment la catégorie de la « déraison », qui comprend les pauvres, les criminels et les aliénés, a remplacé la lèpre dans le rôle de la maladie sociale stigmatisée par la société :
Pauvres, vagabonds, correctionnaires et « têtes aliénées » reprendront le rôle abandonné par le ladre, et nous verrons quel salut est attendu de cette exclusion, pour eux et pour ceux-là mêmes qui les excluent. (12)
Dans le langage courant, on appelle parfois une personne que les gens évitent ou tiennent à distance un "lépreux", ce qui est évidemment une métaphore. Foucault explique l’origine de cette expression par l’évolution d'une lèpre littérale à une lèpre plus métaphorique, associée aux maladies mentales, à la pauvreté et à ce dont on a honte.
Les fous et les animaux (similitude)
S'appuyant sur des recherches documentaires, Foucault rappelle la manière dont les fous étaient initialement traités dans certaines des prisons où ils étaient enfermés :
Mirabeau rapporte dans ses Observations d'un voyageur anglais qu'on faisait voir les fous de Bicêtre « comme des bêtes curieuses, au premier rustre venu qui veut bien donner un liard”. On va voir le gardien montrer les fous comme à la foire Saint-Germain le bateleur qui dresse les singes. (157)
Le fou est à la fois vu comme un animal et traité comme un animal, et les images d'animaux étaient très courantes dans la représentation de la folie au début de la Renaissance. Les fous étaient plus perçus comme des animaux qui devaient être dressés que comme des humains qui devaient être soignés. La folie était quelque chose qu’il fallait montrer en spectacle, et non cacher.