Manon Lescaut

Manon Lescaut Images

La femme fatale

Manon, dans le roman de l’Abbé Prévost, incarne le personnage type de la femme fatale. Attirante et séduisante, elle s’avère dangereuse par sa capacité à provoquer la perdition des hommes qui tombent sous son charme. Manon, dès la première rencontre avec Des Grieux, est désignée comme une femme « charmante ». En effet la beauté de Manon agit presque comme un sortilège envoutant chez Des Grieux mais aussi chez ses prétendants. Elle utilise le pouvoir de sa beauté et de la sexualité dans le but de piéger les hommes qui la convoitent. Incapable de résister à ses désirs même les plus capricieux, Des Grieux se laisse lui-même emporter dans les affres d’une vie de débauche.

La religion

La religion est une image extrêmement présente tout au long du récit. En effet, le héros Des Grieux a reçu une éducation religieuse et se destine même au séminaire. Tiberge, tout comme le père de Des Grieux, sont deux personnages qui incarnent également une image de la religion chrétienne et de sa morale. Bafouée tout au long du roman par les deux amants qui n’hésitent pas à tricher, voler et même tuer sans faire preuve d’aucun repentir, la religion fait de nouveau son apparition dans la vie du couple à la fin du récit. En effet, à leur arrivée à la Nouvelle-Orléans, les amants décident de se marier. Ainsi, le retour à la religion incarne un désir de retour à l’ordre et à une vie paisible brusquement brisé par la mort de Manon.

Le bonheur

L’image que les personnages du roman se font du bonheur est assez contrastée tout au long du récit. Dans un premier temps, le bonheur s’incarne principalement dans le respect de la morale et de la vertu chrétienne portée par les personnages de Tiberge et du père de Des Grieux. Mais la vie tourmentée des amants fait assimiler l’image du bonheur à une vie de débauche, de libertinage et de luxe. Finalement, à la fin du roman, l’image du bonheur pour les amants s’incarne, paradoxalement, par leur départ à la Nouvelle-Orléans, promesse d’une vie nouvelle. Ainsi la phrase prononcée par Des Grieux illustre parfaitement la nouvelle idée du bonheur que le couple se fait à la fin du récit avant que la mort de Manon n’y mette brutalement fin : « C’est à la Nouvelle-Orléans qu’il faut venir, disais-je souvent à Manon, quand on veut goûter les vraies douceurs de l’amour : c’est ici qu’on s’aime sans intérêt, sans jalousie, sans inconstance. Nos compatriotes y viennent chercher de l’or ; ils ne s’imaginent pas que nous y avons trouvé des trésors bien plus estimables. » Elle nous montre la communion des deux héros à la recherche de paix et d’un bonheur nouveau porté par des valeurs humaines et un retour à la religion.

La fatalité

La fatalité joue un rôle important dans L’Histoire du Chevalier de Grieux et de Manon Lescaut. Force d’une grande puissance, elle est l’actrice principale du roman et mène les personnages vers leur destin tout au long du récit, même lorsque qu'ils cherchent à s’en extraire. Ainsi Des Grieux semble indéfectiblement attiré tel un aimant à Manon malgré les tentatives de son entourage pour le conduire sur le chemin de la raison. Des son côté, Manon, malgré sa décision de se tourner vers une vie plus paisible et morale à la fin du roman, est précipitée vers son destin tragique.

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