La fidélité
Le personnage de Tiberge peut être considéré comme un symbole de l’amitié et, plus encore, de la fidélité au sens large. Il tente à de nombreuses reprises de dissuader son ami Des Grieux de suivre Manon et de tomber dans la débauche. Malgré les multiples déceptions auxquelles il est confronté, il n’abandonne cependant jamais le héros et se démarque des autres personnages du roman par sa constance et sa loyauté. Ainsi, la figure de fidélité incarnée par Tiberge rentre nettement en opposition avec la figure de Manon qui, à l’inverse, incarne plutôt la légèreté et l’infidélité.
L'autorité parentale
Incarnation de la figure paternelle dans le roman, le père de Des Grieux use de son autorité à plusieurs reprises pour tenter de faire rentrer son fils dans le droit chemin. S’il incarne l’autorité parentale, il peut également symboliser l’ensemble de la société et de ses attentes vis-à-vis de Des Grieux. La rupture entre le père et le fils pourrait alors illustrer la marginalisation du héros.
L’Amour
Manon, malgré son penchant pour les plaisirs et le libertinage, peut-être assimilée à l’Amour dans le roman de l’Abbé Prévost. Elle est en effet présentée comme une allégorie de l’Amour lors de sa visite à Des Grieux au parloir de Saint Sulpice : « Ses charmes surpassaient tout ce qu'on peut décrire. C'était un air si fin, si doux, si engageant, l'air de l'Amour même. » Cette association entre Manon et l’Amour est ensuite filée dans le reste du récit puisque Des Grieux ne considère qu'elle et n’imagine aucune autre relation en dehors de celle avec Manon. Manon incarne un absolu indépassable pour le jeune homme et est alors érigée par ce dernier en incarnation même de l’Amour.
La prison
Au court du récit et au grès des péripéties traversées, Manon et Des Grieux se retrouvent à plusieurs reprises arrêtés et enfermés dans différentes prisons. Si cet enfermement est bien la conséquence des actes répréhensibles que les amants ont commis, il peut également être appréhendé dans une lecture plus symbolique. La prison symboliserait alors l’enfermement des personnages dans leurs propres passions, en opposition avec l’idéal de liberté qui les anime. Malgré leurs évasions successives, ils restent condamnés à vivre l’emprisonnement, qu'il soit physique ou mental. Ce n’est d’ailleurs qu'à la mort de Manon que Des Grieux se libère définitivement de sa passion et peut alors vivre en tout liberté.
