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Discutez de l'état de nature chez Rousseau. À quoi ressemble la vie humaine dans cet état et quelles en sont les implications pour sa vie en société ?
Dans l'état de nature, la vie humaine est à la fois idyllique et difficile. D'une part, l'homme naturel vit dans un état de danger constant, doit constamment chercher de quoi se nourrir, ne ressent aucun attachement émotionnel et est sujet aux catastrophes naturelles. D'autre part, il est libre et ne commande à personne. Il ne connaît pas de loi. Il a peu de besoins car il est confronté à peu de problèmes. Puisque tous les individus sont libres et indépendants, il s'ensuit que toutes les formes d'autorité et d'inégalité sont nécessairement illégitimes. Une société véritablement légitime serait une société dans laquelle les individus seraient à nouveau indépendants, libres de poursuivre leurs propres objectifs et dans laquelle il n'y aurait pas d'inégalité.
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Décrivez le développement du langage dans le Second Discours et les problèmes qu'il pose à l'essai de Rousseau. Comment Rousseau résout-il ces problèmes et qu'est-ce que cela nous apprend sur son éthique ?
Rousseau est confronté au paradoxe fondamental de la poule et de l'œuf. La société ne pourrait exister sans le langage. Si les êtres humains étaient à l'origine solitaires, ils ne pourraient pas former de société sans communiquer. Mais parce qu’ils étaient solitaires, ils n'avaient pas besoin de langage. Rousseau résout ce problème en suggérant que le hasard a réuni les êtres humains et qu’ils ont ainsi découvert qu'ils pouvaient travailler ensemble. La première langue était purement fonctionnelle. Il n'y avait que des noms et des verbes. Ce n'est qu'une fois que la société humaine a commencé à se développer que des généralisations et des abstractions sont devenues nécessaires.Rousseau affirme également que notre sens inné de la pitié – la compassion pour les autres humains – est à l'origine du langage. Reconnaître la souffrance d'autrui rapproche les individus. La communication la plus fondamentale est celle qui développe notre empathie.
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Décrivez les trois systèmes de gouvernement qui proviennent de l'inégalité. Lequel est, selon Rousseau, le plus légitime ?
Les trois systèmes de gouvernement envisagés par Rousseau sont la monarchie, l'aristocratie et la démocratie. À mesure que le travail est divisé dans la société et que certains individus deviennent plus riches que d'autres, des gouvernements se développent, d'abord par le vote, puis par la coutume, et enfin par l’hérédité, pour prévenir les conflits. La monarchie se développe lorsqu’une personne est plus puissante que toutes les autres. L'aristocratie s’impose dans les sociétés où quelques personnes sont plus riches que les autres. La démocratie émerge dans les endroits où les individus sont plus ou moins égaux. Rousseau ne pense pas savoir quel système est le meilleur. Puisque l'état de nature était égalitaire, il serait logique que la démocratie soit la forme de gouvernement la plus légitime. Mais, parce que le gouvernement lui-même est fondé sur l'inégalité et existe pour protéger la propriété qui est toujours distribuée de manière inégale, aucun système de gouvernement ne peut être vraiment légitime. L’essai de Rousseau explique ce paradoxe.
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Décrivez la relation entre le travail et la propriété dans les premières sociétés.
La division du travail est, selon Rousseau, un tournant crucial dans l'histoire de l'humanité. Lorsque les êtres humains se regroupent pour accomplir des tâches complexes, ils deviennent dépendants les uns des autres. La division du travail produit la première inégalité, au-delà des inégalités physiques : ceux dont l'intelligence le leur permet travaillent moins et dominent les autres. Le travail introduit également la première notion de propriété, en donnant aux êtres humains le sentiment que l'on a droit aux produits de son propre travail. Ceux qui travaillent moins sont capables de convaincre ceux qui travaillent plus de céder le produit de leur travail en échange de la protection d'une société commune.
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Comment Rousseau distingue-t-il l'être humain de l'animal ? Expliquez le rôle que joue la “perfectibilité” dans le Second Discours.
L'homme primitif est presque indiscernable de l'animal. Il n'a que des besoins physiques, qu'il satisfait immédiatement : faim, soif, sexe, sommeil. Il est heureux car il n’est pas conscient qu’il pourrait avoir d’autres désirs. Cependant, contrairement à l'animal, l'homme naturel possède la capacité de se perfectionner. Il développe ainsi ses facultés mentales et physiques et sort de l'état de nature. La perfectibilité rend l'être humain supérieur à l'animal mais aussi moins heureux. Les arguments de Rousseau sont influencés par la pensée chrétienne. Si la croyance que l'être humain peut se perfectionner sans Dieu va à l'encontre des enseignements de l'Église, l'idée que le progrès et le malheur de l'être humain sont une seule et même chose fait écho à l’expulsion d’Adam et Eve du jardin d'Eden pour avoir goûté les fruits de l'arbre de la connaissance.