Le Journal d'Anne Frank

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La radio

Dès leur arrivée dans l’Annexe, les deux familles se réunissent dans le bureau du bas pour écouter la B.B.C., la radio londonienne. Si la radio est au début source d’angoisse pour Anne, qui craint que son bruit n’alerte des passants, elle devient ensuite un élément central de leur vie, rattachant les habitants de l’Annexe au monde extérieur. La radio est leur principale source d’information sur les évolutions de la guerre ; comme dit Anne, la radio, elle, " jamais menti jusqu’à présent. ”. Elle est aussi un symbole de résistance — tous n’écoutent que la radio clandestine — et de rassemblement : c’est un moment de partage et d’écoute pendant lequel personne ne se dispute, personne ne s’interrompt: " Tout le monde écoute religieusement la B.B.C (...) et ce sont les seules minutes où les membres de l’Annexe ne se coupent pas la parole, car celui qui parle, même M. Van Daan ne peut le contredire. ”.

La solitude

La solitude que vit Anne dans la cachette est très particulière. D’une part, elle est coupée du reste de la société, elle est forcée de quitter le cercle dans lequel elle évolue habituellement et elle est privée d’interactions sociales quotidiennes banales. D’autre part, elle n’est pour autant jamais seule, puisqu’elle vit dans un espace constamment occupé par les mêmes personnes et qu’elle partage sa chambre avec Dussel. Elle se retrouve ainsi dans une solitude fausse et non choisie. Plus qu’elle ne se plaint d’être éloignée de ses amies, Anne manque cruellement de moments où elle est véritablement seule et souffre de devoir partager chaque minute de la journée avec sa famille. Dès le début de leur vie en clandestinité, elle remarque ainsi : " Ils sont tellement sentimentaux entre eux, et moi, je préfère l’être toute seule. Et puis, ils n’arrêtent pas de dire comme on est bien tous les quatre, et comme on sait vivre en harmonie, mais ils ne songent pas un instant que je peux être d’un avis contraire. ”. Elle poursuit cette recherche d’isolement tout au long de sa vie dans l’Annexe, jusqu’à ce qu’elle se rapproche de Peter.

L’éducation

Dans l’Annexe, Anne s’occupe principalement en étudiant. Elle lit, fait les devoirs qu’elle aurait normalement eu au collège et prend des cours de sténographie par correspondance. Sa sœur passe également la journée à étudier. Ces activités maintiennent un certain rythme dans leur vie quotidienne et les rattachent au monde extérieur, à la normalité. Mais surtout, elles permettent à Anne de " tuer le temps ”, " (je les appelle ainsi parce que nous ne faisons rien d’autre que d’essayer d’accélérer le déroulement des journées pour que la fin de notre vie clandestine arrive plus vite). ”.

La mélancolie

Anne explique à plusieurs reprises qu’elle s’efforce de se sentir joyeuse malgré son enfermement et les nouvelles qui leur arrivent du dehors. Si elle culpabilise parfois de se sentir gaie et de rire, elle affirme toutefois que se lamenter ne la fera pas sortir de l’Annexe et n’aidera personne à l’extérieur. Elle refuse ainsi de faire de leur cachette une “ Annexe mélancolique ”. Si sa résolution est mise à mal par les privations, l’enfermement et ses tourments personnels, la joie reste une émotion centrale d’Anne. Elle s’efforce de la chercher dans les petits détails de son quotidien clandestin : " Je ne suis pas riche en argent ou en biens matériels, je ne suis pas jolie, pas intelligente, pas douée, mais je suis heureuse et le resterai ! J’ai une nature heureuse, j’aime les gens, je ne suis pas méfiante et je veux les voir tous heureux avec moi. ”.

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