Résumé
Anne raconte que l’un de leurs protecteurs néerlandais devait être opéré d'un ulcère, mais que les médecins se sont rendus compte qu'il avait un cancer et que son état était trop avancé pour qu'ils puissent l'aider. C'est une triste nouvelle pour tous les membres de l'Annexe. Anne essaie d'être “aimable et gentille”. Elle a arrêté d'étudier la sténographie car elle s'inquiète de sa myopie. Margot et elle font du travail de bureau pour Bep, une autre personne qui les aide. Anne demande poliment à M. Dussel si elle peut utiliser la table de leur chambre pour étudier deux après-midi par semaine. M. Dussel refuse, prétextant que son travail est plus important que celui d'Anne. Anne, furieuse, demande conseil à son père qui fait céder Dussel.
Le 16 juillet, des cambrioleurs pillent l’Annexe, s'emparant d'argent liquide et de tickets de rationnement. Pendant ce temps, les bombardements se poursuivent. Anne décrit le premier souhait de chacun une fois sorti de la cachette. Elle décide ensuite de raconter dans son journal à quoi ressemble une journée habituelle dans l’Annexe. Dans plusieurs lettres, elle décrit leur routine quotidienne : heure du lever, petit-déjeuner, déjeuner, épluchage des pommes de terre, etc. Elle détaille les actions de chacun avec humour, se moquant des personnes qu'elle n'aime pas particulièrement.
À l'extérieur, les nouvelles sont meilleures. L’Italie se rend le 8 septembre 1943. La vie dans l'Annexe ne change pas pour autant : Dussel met leur vie en danger en demandant à Miep de lui apporter un livre interdit. M. Kugler doit se rendre à l'hôpital pour une opération abdominale et une longue convalescence.
Les relations ne sont pas au beau fixe dans l'Annexe : Anne prend des pilules de valériane pour soigner sa dépression, les Van Daan n'ont plus d'argent et leurs rares protecteurs qui ne sont pas malades sont surmenés. Les adultes se disputent sans cesse. Anne n'a pas d'appétit et erre, se sentant comme “un oiseau chanteur dont les ailes ont été brutalement arrachées et qui, dans l'obscurité totale, se blesse en se heurtant aux barreaux de sa cage étroite.”. M. Frank essaie de donner à ses filles de nouvelles occupations : Margot prend des cours de latin par correspondance et il essaie d'obtenir une Bible pour Anne afin qu'elle puisse apprendre quelque chose du Nouveau Testament.
Anne note que ses lettres trahissent des humeurs différentes ; elle se sent dépendante de l'atmosphère de l’Annexe. Elle admet qu'elle traverse une “période de dépression” et se reproche d'être lâche. Elle décrit l'Annexe comme “un coin de ciel bleu, encerclé peu à peu de nuages sombres, lourds et menaçants.”. Dans un moment plus joyeux, elle écrit une ode à son stylo à plume, un bien précieux qui a été accidentellement fondu dans le poêle. Elle fait ensuite un mauvais rêve à propos de son amie d'enfance, Lies. Elle l'imagine vêtue de haillons et suppliant Anne de l'aider. Anne se désole de ne pas pouvoir le faire et se sent coupable d’être pour l’instant en sécurité alors que d'autres souffrent.
Dussel se montre souvent très contrarié. Il ne remercie pas les Frank ou les Van Daan pour le premier anniversaire de son arrivée dans l'Annexe. Bep ne peut pas venir les aider pendant six semaines à cause d'une épidémie de diphtérie chez elle. Pour la Saint-Nicolas, Anne, déterminée à créer une ambiance festive, compose des poèmes pour chacun des résidents, qu’elle place avec son père dans un grand panier emballé. Elle s’attache à ce que l'esprit de fête demeure.
Analyse
Cette période est la plus difficile moralement pour Anne. Elle s’efforce de cacher sa dépression aux autres habitants de l’Annexe. Otto Frank a déclaré que, du vivant d'Anne, il n'avait aucune idée de ce que sa fille éprouvait durant cette période. Anne essaie en effet de maintenir sa réputation de joyeuse bavarde et fait de son mieux pour adoucir la vie de chacun. Son travail acharné pour la Saint-Nicolas en est un bon exemple.
Les descriptions d'Anne laissent entrevoir les difficiles conditions de vie dans l’Annexe ainsi qu’à l’extérieur. Après plus de trois ans de guerre, les pays européens font face à des pénuries de toutes sortes. La nourriture et les autres produits de première nécessité sont difficiles à obtenir. La lassitude s’installe devant la poursuite des combats, ce qui provoque des insurrections ponctuelles dans plusieurs pays, dont l’Italie.
Dans cette partie de son journal, l'écriture d'Anne dépasse les seules descriptions de la vie quotidienne. Elle tente d’exprimer ce qu’elle ressent face à l’enfermement, utilisant de nombreuses métaphores faisant allusion à la nature. La description qu'elle fait d'elle-même comme étant un oiseau battant contre une cage est une métaphore classique chez les femmes marginalisées ; Maya Angelou a utilisé la même métaphore tout au long de ses mémoires. Anne décrit également l'annexe comme un petit morceau de “ciel bleu” entouré de nuages de pluie. Cette description résonne avec l'Ancien Testament tout en exprimant le désir d'Anne de voir le monde extérieur, dont elle est privée depuis plus d'un an.