Foucault commence La Volonté de savoir par un exposé de “ l'hypothèse répressive ”, terme qui désigne la conception freudienne, largement répandue, selon laquelle la société moderne lutte pour se libérer de la morale sexuelle stricte héritée du XIXème siècle. Foucault cherche à comprendre d’où provient ce sentiment d’une nécessaire libération sexuelle.
Foucault effectue ensuite un exposé de l’histoire de la sexualité moderne. Il commence son étude en partant du postulat que cette “ hypothèse répressive ” est fausse. Foucault soutient au contraire que la modernité a révolutionné notre manière de penser et qu’il existe des façons plurielles d’aborder la sexualité depuis la fin du XVIIème siècle. Foucault note que ces nouvelles formes de discours sur le sexe et la sexualité sont inextricablement liées à l’évolution des relations de pouvoir à l’ère du capitalisme.
En examinant les histoires apparemment disparates de multiples disciplines, telles que la littérature érotique, la pratique de la confession dans le catholicisme, la médecine ou l’anthropologie, Foucault soutient que notre société est devenue obsédée par la découverte de la vérité sur le sexe et qu’elle considère la sexualité comme l'ultime vérité à découvrir sur soi. Foucault montre que nous avons constitué une société qui traite la sexualité comme le trait ultime de notre personnalité. Nous pensons que la sexualité explique nos motivations, notre état mental et émotionnel. Il affirme que la sexualité est une construction sociale, façonnée par les nombreuses institutions de production de connaissances. Pour Foucault, l'histoire politique des institutions modernes de production de connaissances sur la sexualité est celle de la place de la sexualité dans nos sociétés.