L’hypothèse répressive
Foucault réfute l’hypothèse selon la sexualité aurait été bâillonnée depuis la fin du XVIIIème siècle. L'objectif de Foucault n'est pas tant de rejeter catégoriquement l’hypothèse répressive que de trouver une manière plus nuancée de penser ce que signifie qu’exister en tant que sujet de la sexualité dans la modernité capitaliste. Foucault réfute la théorie selon laquelle nous avons été réduits au silence en matière de sexualité. Il reconnaît cependant que les expressions de la sexualité ont été soumises à de nombreux contrôles depuis les débuts de la modernité. En outre, il suggère que le terme de “contrôle”, qui reflète la myriade de relations de pouvoir constituant le déploiement de la sexualité, est plus pertinent que celui de “ répression ”, qui implique une dynamique de pouvoir unique et verticale.
L'essor du capitalisme
L'essor du capitalisme moderne sous-tend l’exposé de Foucault sur les changements politiques qui ont donné naissance à la sexualité moderne. Foucault porte une attention particulière aux histoires politiques des sciences de la population, au pouvoir croissant de l'establishment médical et à la naissance de la société bio-politique. Le dispositif de sexualité, en particulier au XIXème siècle, est une nouvelle façon de comprendre et de gérer les corps humains à une époque où le potentiel humain de production (et de reproduction) est devenu particulièrement important.
La libération
Foucault critique l’idée selon laquelle notre société s’est battue pour obtenir une "libération sexuelle ". Foucault suggère que la libération est toujours imbriquée dans le pouvoir, que rien ne peut exister entièrement en dehors du pouvoir. Au lieu de lutter pour la libération sexuelle, Foucault suggère de développer des stratégies afin de comprendre le fonctionnement de la sexualité. Connaître le développement historique de la sexualité permet de réfuter l’hypothèse répressive selon laquelle la sexualité est un aspect universel de l’individu qui a besoin d'être libéré.
L'essor des sciences
La montée des sciences en tant qu'institutions exerçant un pouvoir politique important est au cœur de l'histoire de la sexualité. Foucault montre comment des disciplines comme la médecine, la psychiatrie et la démographie ont simultanément façonné notre compréhension de nous-mêmes. Sans rejeter la validité des méthodes scientifiques, Foucault explique l’influence politique grandissante des sciences et leur rôle majeur dans la validation de ce qui est considéré comme connaissance et dans la production de ce qui est considéré comme vrai.