Les chiennes assoiffées
[...] elles sortaient des grenouilles, salamandres et mouches, des pierres et de la poussière, et elles pénétraient l’eau, la nourriture et l’air, rendant nos mères et nos grand-mères aussi enragées que des chiennes assoiffées
Cette expression est utilisée par Elena pour décrire une génération plus âgée de femmes du quartier. Elle les compare à des animaux, suggérant des comportements brutaux et instinctifs, irréfléchis. En comparant ces femmes à des animaux, Elena fait également allusion au fait qu'elles n'ont pas été éduquées ou instruites, et qu'elles sont donc restées irrationnelles et bestiales. L'adjectif " affamé " suggère une vie de privations et de pauvreté, et tout comme les chiens affamés deviennent vicieux, les conditions de vie défavorisées de cette génération l'ont rendue cruelle et violente.
La main gonflée de fièvre
Déprimée, dans la chaleur qui, en cette saison, se posait sur le quartier dès le matin comme une main gonflée de fièvre, je m’acheminai jusqu’à la bibliothèque.
Cette comparaison exprime la nature oppressive et malsaine du quartier. La chaleur estivale n'est pas décrite comme quelque chose d'agréable, mais plutôt comme une partie du corps déformée par la maladie. Cela suggère que le quartier n'est pas un endroit où quelque chose de vivifiant ou d'inspirant puisse se produire ; au contraire, il abîme et conduit à la dégradation de tout ceux qui s'y trouve enfermés.
Les tubes de métal
Les vagues roulaient comme des tubes de métal bleu, portant à leur sommet le blanc d’œuf de l’écume, puis elles se brisaient en mille éclats scintillants et arrivaient jusqu’à la route au milieu des « oh » d’émerveillement et de crainte de tous ceux qui regardaient.
Ici est décrite la vision qu'a Elena de la mer le jour où son père l'emmène en excursion avant qu'elle n'entre au lycée. L'imagerie lyrique et fantaisiste montre qu'Elena est très imaginative et désireuse de décrire les choses d'une manière singulière. Elle révèle également sa classe et son milieu social, ayant toujours vécu dans des espaces urbains et peu exposée au monde naturel, en comparant les vagues de l'océan à des tubes métalliques.
La beauté de Lila
Mais il n’y avait rien à faire : du corps mobile de Lila commençait à émaner quelque chose que les hommes sentaient, une énergie qui les étourdissait, comme le bruit toujours plus proche de la beauté en train d’arriver.
Cette analogie est utilisée pour décrire l'effet de la puberté de Lila sur les hommes qui l'entourent. La comparaison combine des éléments auditifs et visuels. L'allusion à un " son qui enfle " utilise une allitération pour mettre en valeur la beauté de Lila qui émerge peu à peu, si puissante et séduisante qu'on peut presque l'entendre. À l'inverse, " l'arrivée de la beauté " signale la vue plutôt que l'ouïe. La comparaison dans son ensemble suggère que la présence de Lila entraîne une immersion sensorielle totale et un sentiment d'envahissement.
La nuit de noce
Je l’imaginai, nue comme elle l’était en ce moment, enlacée à son mari dans le lit de sa nouvelle maison, tandis que le train ferraillait sous leurs fenêtres, et sa chair violente à lui entrait en elle d’un coup net, comme le bouchon de liège qu’on pousse avec la paume dans le goulot d’une fiasque de vin.
L'analogie ici utilisée par Elena lorsqu'elle imagine Stefano et Lila en train de faire l'amour pendant leur nuit de noces, suggère la violence et l'agression plutôt que la passion et la tendresse, révélant les craintes d'Elena à l'égard de Stefano. Elle suggère également qu'il se servira de Lila pour sa propre satisfaction et non pour lui donner du plaisir ; le geste d'ouvrir une bouteille de vin de cette manière étant celui de la satisfaction rapide d'un désir et la ruine de la bouteille.