L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme

L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme Images

« Le suif est fait du bétail, l'argent de l'Homme »

Cette image apparaît dans la deuxième partie du texte, après que Weber ait présenté le sermon de Benjamin Franklin sur l'épargne et l'argent. Ferdinand Kürnberger, auteur de « Der Amerika-Müde, amerikanisches Kulturbild » (Portrait de la Culture Américaine), reproche au texte de Franklin de promouvoir une société dans laquelle les gens transforment « le bétail en suif ». Cette image illustre l'idée de prendre toute ressource possible et de la transformer en quelque chose de plus pratique ou capable de rapporter de l'argent. Dans le cas présent, il s'agirait d'une vache vivante transformée en une sorte de graisse pouvant être utilisée pour fabriquer des bougies ou du savon. L'évocation de cette image par Kürnberger vise à souligner les maux de la société capitaliste américaine, où les gens ne pensent qu'aux biens matériels. Cependant, elle peut également être utilisée pour représenter l'attitude pratique de Franklin à l'égard de l'argent, qui inclut l'idée que même les petits biens et les biens apparemment non rentables peuvent devenir rentables si l'on a la bonne attitude. Selon Weber, cela définit « l'esprit du capitalisme ».

Les commerçants du système domestique (les « putters-Out »)

Avant la première révolution industrielle, l’organisation économique en place était celle de commerçants-entrepreneurs qui employaient des travailleurs à domicile. L'image des commerçants du système domestique (les « putters-out ») de Weber permet d'illustrer le concept de traditionalisme et la façon dont il peut se transformer en esprit capitaliste par un simple changement d'attitude. Weber décrit les putters-out abordant initialement leur profession d'une manière simple, visant uniquement à s'assurer qu'ils peuvent s'en sortir dans la vie. Personne ne cherche à concurrencer les autres, mais plutôt à coopérer afin de s'assurer que chacun puisse faire le minimum de travail nécessaire pour s'en sortir. Weber illustre ensuite comment ils pourraient passer à une motivation capitaliste : si quelques hommes décidaient de se concentrer davantage sur le profit en essayant d'économiser une partie de leur argent ou de modifier leur modèle d'entreprise pour en garder une plus grande part, les autres seraient motivés à faire de même adhérant ainsi à ce nouveau sens de la concurrence. Cependant, Weber précise que ce changement n'aurait pas lieu car simplement, plus d’argent entrerait ou sortirait du système domestique. Or, seul un changement de comportement provoqué par ces quelques membres divergents aurait été la raison d’une telle révolution.

Dieu en tant que comptable

Weber illustre la façon dont les catholiques traitent la relation entre le pécheur et Dieu en se référant à l'image de Dieu comme un comptable. Cette image implique une relation dans laquelle Dieu garde la trace des bonnes et mauvaises actions de l'homme, et l'homme est responsable de le « rembourser » en s'assurant que la balance penche en faveur des bonnes actions. L'utilisation de cette image par Weber permet de clarifier l'absurdité de l'approche des catholiques ; en réduisant Dieu - une force toute importante et toute puissante - à un comptable, il montre à quel point l'approche catholique de Dieu peut être défectueuse lorsqu'elle inclut ce type de relation.

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