Le succès des protestants sur les catholiques
Weber commence son texte en soulignant que le succès économique des protestants est inattendu. D’une certaine manière, c’est ironique que les protestants aient eu plus de succès économique que les catholiques car ils ont tendance à se concentrer davantage sur un mode de vie ascétique, et qu'ils ont été moins privilégiés socialement dans de nombreux pays où ce groupe religieux a émergé. L'ironie de ce fait réside dans son caractère inattendu ; malgré leurs meilleurs efforts et en dépit des apparences, les catholiques ne réussissent toujours pas mieux que les protestants au niveau économique. Plus loin dans le texte, Weber expliquera que si l'on considère certains aspects de la manière dont ces religions abordent la question du salut et de la vocation de chacun, cette situation est logique.
Les protestants vus comme « matérialistes »
Weber met en avant que l'une des idées fausses les plus répandues concernant la plus grande réussite matérielle des protestants est qu'ils sont tout simplement plus « matérialistes » ou concentrés sur leur vie sur Terre, que les catholiques. Cependant, selon Weber, ce n'est pas la raison de la réussite économique des protestants ; ironiquement, il pense qu'ils réussissent car ils sont plus ascétiques et se concentrent sur le fait de planifier à l’avance. Par exemple, les protestants tels que les calvinistes pensaient que l'on pouvait devenir plus sûr de son salut en travaillant dur et en considérant sa profession comme un devoir et une vocation. Il s'agit là d'un exemple d'ironie du travail, car elle bouleverse les attentes communes quant à la manière dont un récit donné devrait fonctionner.
Illustration des phénomènes historiques
Weber affirme que la plupart des concepts historiques dont il va aborder doivent être considérés non pas comme des idées individuelles, mais plutôt dans leur concept plus large. Il accentue que la plupart des phénomènes historiques dont il parle comportent de nombreux niveaux différents, car ils impliquent chacun des interprétations et des liens distincts selon le point de vue utilisé. Cependant, même lorsqu'il traite de phénomènes historiques, ironiquement, il explique également qu'il utilisera des exemples et des illustrations spécifiques afin d'expliquer sa signification à ses lecteurs. Il pense qu'il doit le faire pour être clair, car on ne peut pas analyser de manière précise et spécifique une idée générale. Cette dissension entre l'importance de la généralité dans la description des concepts historiques et l'importance de la spécificité dans l'analyse pour les lecteurs représente un exemple d'ironie dans le texte.
Prédestination et Labeur
La discussion de Weber sur le calvinisme met en évidence un aspect ironique de cette dénomination : alors que les calvinistes croient que leur salut est prédéterminé par Dieu et ne peut être changé, ils ont également tendance à s’opiniâtrer au travail et à systématiquement percevoir leur profession comme un devoir et une vocation. Ces deux faits contradictoires constituent un exemple d'ironie. Cependant, Weber précise qu'ils peuvent coexister car les calvinistes croient aussi que le labeur peut les aider à avoir davantage confiance en eux, et à moins se préoccuper de la question du salut. Ce n'est pas seulement une distraction, mais c'est aussi parfois considéré comme un signe de salut.