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Que veut dire de Beauvoir lorsqu'elle évoque l'importance des “ valeurs ” dans la formation de la société et de la place de la femme en son sein ?
De Beauvoir reproche à un certain nombre de théories (biologie, psychanalyse, matérialisme historique) d'ignorer l'importance des valeurs dans la formation des croyances et des institutions. La biologie ne suffit pas à expliquer la différence entre les femmes et les hommes car elle n'explique pas pourquoi nous croyons à une faiblesse physique relative des femmes qui les rendrait inférieures aux hommes dans tous les autres domaines de la vie. Les psychanalystes affirment que les humains ont certaines " pulsions ” qui influencent leur comportement, mais n'en expliquent pas l'origine. De Beauvoir pense que notre système de valeurs aide à expliquer les lacunes de ces autres théories. C'est parce que les êtres humains accordent de l'importance à la recherche d'un sens à leur vie qu'ils hiérarchisent les activités selon le genre.
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Comment de Beauvoir réfute-t-elle en partie l'affirmation selon laquelle les femmes n'ont jamais apporté de “ génie ” au cours de l'histoire ?
De Beauvoir souligne que les antiféministes qui avancent cet argument ont également tendance à avancer l'argument contradictoire selon lequel les circonstances historiques n'ont pas empêché certaines femmes de créer ou de diriger. Elle soutient aussi plus fondamentalement que les hommes ont écrit l'histoire des femmes. Puisqu'ils contrôlent ces récits, ils décident à la fois de ce qui est admirable et de ce que les femmes sont autorisées à faire. Bien sûr, dans de telles circonstances, les femmes ont été empêchées de réaliser leur potentiel. Il est toutefois faux de supposer qu'elles n’ont rien apporté puisque ces récits sont modifiés.
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Comment de Beauvoir redéfinit-elle le complexe d'Œdipe dans sa section sur les mythes ?
De Beauvoir réfute l'idée que le complexe d'Œdipe est une simple lutte entre les instincts humains et les normes sociales. Elle pense plutôt qu'il s'agit d'un conflit interne lié à la façon dont les hommes ont construit des mythes sur les femmes. Plus précisément, l'attachement du nourrisson à sa mère symbolise son attachement à la vie elle-même. Au fur et à mesure que l'enfant s'individualise, il prend conscience de sa mère en tant qu'être sexuel et est dégoûté par cette réalisation qui lui rappelle sa propre naissance et sa propre mortalité.
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Quelles suppositions et généralisations contestables de Beauvoir émet-elle sur l’homosexualité ?
De Beauvoir affirme que l’homosexualité est un choix conscientisé et affirme que certaines femmes choisissent d'être lesbiennes afin de rechercher une plus grande égalité ou une plus grande liberté. Cette conception apparaît toutefois simpliste et stéréotypée, de nombreux éléments influençant la sexualité et l’orientation sexuelle de chacun.
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Selon de Beauvoir, quel genre de dilemme les femmes âgées doivent-elles affronter ?
Selon de Beauvoir, les femmes âgées acquièrent plus de liberté car elles ne sont plus cantonnées à leurs fonctions reproductrices. Toutefois, elles font face à plus d’obstacles pour exercer une telle liberté, notamment en matière de sexualité. De plus, après avoir passé leur vie au service des hommes, les femmes n'ont pas beaucoup d'activités qu’elles peuvent exercer car elles n'ont pas développé d'autres compétences.
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Pourquoi de Beauvoir pense-t-elle que le mariage est encore défectueux à son époque ?
De Beauvoir pense que le mariage conserve encore de nombreuses traditions oppressives. C’est institution dans laquelle une femme bénéficie d'une protection et d'avantages économiques en échange de la prise en charge de son mari et de son foyer. Il est toujours plus avantageux pour les femmes de se marier que de rester célibataire. Le mariage reste intrinsèquement inégalitaire ce qui rend impossible une relation égale, réelle et honnête.
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Comment de Beauvoir décrit-t-elle le caractère des femmes ?
De Beauvoir affirme que les femmes ont tendance à être argumentatives, prudentes, immorales, égoïstes et trompeuses. Cependant, elle ne le reconnaît qu'après avoir analysé la façon dont la domination masculine force les femmes à réagir de certaines manières. De Beauvoir estime que ces caractéristiques sont négatives parce que les positions des femmes dans la société le sont également.
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Quelles sont les différentes façons dont les femmes ont tendance à se plonger dans des obsessions malsaines, et pourquoi le font-elles ?
De Beauvoir donne trois exemples-types de réaction à l’oppression masculine : le narcissisme, l’amour et la religion. Comme les femmes ne peuvent pas se concentrer sur un métier ou sur quelque chose de créatif, elles deviennent plus facilement obsédées par elles-mêmes, par leurs amants ou par leur foi.
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Quels sont les principaux dilemmes auxquels est confrontée la “ femme indépendante ” à l'époque de de Beauvoir ?
Bien que de Beauvoir reconnaisse que la société a fait des progrès en accordant plus de droits aux femmes, elle démontre que de nombreux défis subsistent. La persistance d’institutions patriarcales comme le mariage et la division genrée du travail continuent à faire peser plus de charges sur elles. En outre, les droits reproductifs ne sont pas pleinement réalisés et la maternité est un fardeau qui continue de peser de manière disproportionnée sur les femmes.
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Comment de Beauvoir répond-elle à ceux qui pensent qu'accorder plus d'égalité aux femmes revient à perdre le " piment ” de la vie ?
Certains antiféministes prétendent que la société souffrirait de l’égalité entre les femmes et les hommes parce que les relations de genre deviendraient plus ennuyeuses, ce qui n’est pas sans rappeler les tribunes antiféministes publiées sur la " liberté d’importuner ” en 2017 lors de la relance du mouvement #MeToo. De Beauvoir affirme au contraire que ces changements profiteraient à l'ensemble de la société. Les hommes et les femmes ne peuvent mener des relations amoureuses saines et bénéfiques que s'ils sont sur un pied d'égalité. Les normes traditionnelles en matière de genre impactent aussi la vie des hommes négativement.